Le Tour des Stations 2019
Tout d'abord, je vous demande de bien vouloir m'excuser de cet énorme retard pour la parution de ce récit attendu par certains. Je peux, à ma décharge, incriminer pas d'internet en Suisse, pas d'ordinateur à ma portée, et de la procrastination couplée à une rentrée scolaire assez chargée.
Donc, pour ensoleiller ce mois de septembre, synonyme de reprise du travail pour la plupart, et réveiller des souvenirs de cet été 2019, voici enfin le récit de notre Tour des Stations.
Après avoir hésiter un peu avant de s’inscrire au mois de juin, notre impatience de participer à cette «course» allait grandissante.
Mais tout d’abord, outre la fin d’année scolaire qu’il fallait finir en beauté, surtout pour Baby-Brompton, il a bien fallu faire quelques kilomètres, et surtout quelques ascensions ! Je vous ai conté les principales.
Puis, après avoir passé un superbe mois de juillet sur tous les plans (Météo, entraînements, ballades en famille, etc. ), nous sommes enfin arrivés à la date de début du festival, à savoir le jeudi 8 août.
C’est le jour de notre arrivée à Crans-Montana. Waouh ! Que c’est beau ! Les chalets fleuris, les lacs, les panoramas et les très belles voitures. Nous trouvons un parking à 2 km du centre ville, à pied et par des petits chemins s’il vous plaît !
Après le repas, nous nous dirigeons donc vers le centre ville, où toute l’organisation de ce festival se passait. Première surprise, nous pouvons retirer notre plaque de cadre avec tous les cadeaux offerts avec (sac, bidon, maillot à sa taille (modèle homme ou femme !), chaussettes, crème solaire, autocollant pour connaître l’emplacement des contrôles, etc. ). Le tout avec un accueil excellent.
Puis nous avons fait un petit tour en attendant l’ouverture officielle. Discours de l’organisateur avec le président de l’UCI, présentation de Silke Pan, ancienne trapéziste, qui suite à une chute est devenue paraplégique (impressionnante la fille !), petit spectacle de 4 filles qui font des spectacles de vélo artistique.
Pour l’anecdote, mes 2 fils ont réussi à se faire embaucher bénévolement par l’organisation pour remettre les plaques de cadre et tout le kit de chaque inscrit. En effet, ils manquaient de bénévoles.
Le vendredi, suite des événements, avec toujours les remises de plaques de cadres, inscriptions de dernière minute, quelques stands comme Ekoy, où je me suis acheté des lunettes photosensibles pour le vélo (je recherchais des lunettes qui protègent du vent dans les descentes pour ne pas avoir les yeux qui pleurent), ou Texner où j’ai acheté une veste pour la pluie jaune fluo, qui m’a servie le lendemain dans les descentes avec le brouillard !
Mais le matin, ma 2ème fille a voulu faire du vélo. Sa grande sœur lui prêtant son Brom, nous nous sommes inscrits à un contre la montre entre Ycoor (centre de Crans-Montana et le col de Crans-Montana). 6,5 km et 352m de D+. Je n’étais pas très chaud de faire un CLM la veille de l’épreuve principale, mais bon. Je me suis pris au jeu. C’est triste pour l’organisation, mais nous n’étions que 7 courageux, dont 5 plus forts que nous. J’ai mis 32’42’’ et ma fille 47’39’’, car elle s’est trompé de route ! Un moment donné, elle a suivi une route bien goudronnée, mieux que la route principale, c’était l’entrée d’un restaurant !!! C’est la camionnette de l’organisation qui m’a prévenu. J’ai cru à une blague, mais non. Bref, on a bien rigolé. Bravo à ma fille de 14 ans, 6,5 km à un pourcentage moyen de 5,5%, sachant qu’on a commencé par un bon kilomètre de descente, on est plutôt à 6,5% environ. Vous pouvez voir les photos dans les billets précédents.
Après le repas, nous avons assisté à une (parmi plusieurs) conférence de Nicolas Elzéard (lameilleurecyclosportivedevotrevie.com), sur le sujet : «Comment progresser sans s’user des heures sur la selle ?». Ce n’est bien sûr pas l’intérêt principal des Bromptonautes, mais on en apprend toujours !
Le soir, nous partons pour le point de départ de la course qu’on a choisi, à savoir Conthey.
Nous trouvons un petit parking tranquille pour la nuit, qui se finit sous une pluie battante avec orages, ce qui a découragé quelques participants pour les 2 plus grands. parcours avec départs à 5h pour le 220km et 7h pour le 140km.
Au petit matin, nous nous dirigeons au point de départ, en face du gymnase. Toujours un très bon accueil.
Puis 9h, après un discours pour nous souhaiter bon courage, en présence de «El diablo» bien sûr, des consignes de sécurité, de savoir vivre (respect du code de la route, le parcours restant ouvert à la circulation) et de respect de la nature (d’habitude je n’aime pas ça, mais j’avoue que dans le monde du cyclisme (moins du cyclotourisme), cela se révèle malheureusement nécessaire,
C’EST LE DÉPART !
Nous traversons donc Conthey tranquillement (ceux qui sont venus faire un chrono sont déjà loin devant), et dès la première rampe, la pluie s’invite pour les 2h à venir. Bon, ceci dit, en montant, nous n’avons pas eu froid.
Évidement, à la vue des Brompton, quelques cyclistes sont venus parler avec nous. Les éternelles questions du style : «vous comptez aller jusqu’au bout avec ça ?» Un moment, j’en ai eu marre, et j’ai rétorqué à un cycliste : «Ça, ce sont des Brompton !»
Au moins, toutes ces discussions ont permis de faire passer les kilomètres d’ascension sous une pluie battante à certains moments sans que l’on s’en rende vraiment compte.
Puis, il fallait s’y attendre, vient le cycliste qui nous dit : «Ça alors, j’ai un Brompton, mais jamais je n’aurais envisagé de faire le tour des stations avec. Je ne m’en sers que pour aller au travail.» Avant de prendre le large peu à peu, il nous a dit en plaisantant (peut-être) : «On ne vous a jamais dit que vous étiez des grands malades ?»
Autre surprise, un gars arrive à nos côtés, nous encourage, sans étonnement cette fois, nous décrit tout le parcours à venir (il le connait par cœur, comme s’il le faisait tous les jours !), et nous dit que le secteur non goudronné d’un peu plus de 6 km avec un passage à 19%, il le contournerait car il ne peut pas le faire pour une question d’équilibre si je me souviens bien. Je me suis dit :«Ah bon ?» Évidement, il n’avait qu’une jambe !!! Et il est parti devant nous… Je n’avais jamais vu ça. Bravo Monsieur !
Ma foi, c’est vrai que le Brompton a moins de rendement qu’un vélo de course (sinon le Tour de France se ferait en Brompton je pense !), mais quand on appuie sur les pédales, le vélo avance, quelque soit la machine (§ les 1ers Tours de France !).
Petite parenthèse, pour ceux qui ont suivi l’histoire des pneus pleins (pardon, des bandages), à partir d’une cinquantaine de kilomètres, j’avoue ressentir beaucoup plus de fatigue due à la résistance au roulement. Je ne suis pas assez calé en physique, mais je peux vous assurer qu’on a jamais fait mieux que le pneu gonflable (sauf pour les crevaisons bien sûr !). Merci Monsieur Michelin !
Voilà, après tous ces kilomètres à discuter, nous arrivons déjà au 1er contrôle (à Nendaz), après 17 km d’ascension (de 480m à 1530m d’altitude). La pluie a enfin cessé.
J’AIME LA SUISSE ! C’EST GÉNIAL !
Du jamais vu en France (hélas !). Un contrôle avec plein de fruits, de tas de choses qui n’ont pas attirées mon attention, sauf une : une assiette remplie à ras bord de chocolat suisse. Il était bon ! J’ai du en manger presque l’équivalent d’une plaque. J’ai du m’arrêter à l’appel de ma fille qui trouvait qu’on était là depuis trop longtemps. Et elle a pris une photo qui me trahit :
Nous sommes repartis, les muscles refroidis, forcément, reproches de ma fille comme quoi on s’est arrêté trop longtemps. Tant pis, je ne pouvais pas ne pas faire honneur au chocolat suisse. Puis il faut être honnête et s’y attendre, rouler en Brompton attire les regards, les questions et par conséquent les pertes de temps. Ou un certain enrichissement, je ne sais pas trop.
Bref, après la fin de la montée après Nendaz, petite descente vers la Tzoumas (1489m). J’ai froid et mets ma nouvelle veste achetée la veille. Elle est très bien. Je suis content.
Puis arrive la fameuse montée non goudronnée avant d’attaquer le final. Curieusement, les gens sont plus nombreux au bord de la route ! On se pose des questions. Aiment-ils voir souffrir les gens ?
Puis nous entrons dans le domaine de la haute montagne. Si, si, un panneau au bord de la route l’atteste : Un panneau du style : «Ici, vous entrez dans le domaine du mythique Col de la Croix de Cœur»
Donc ce col, à 2174m d’altitude, est le point culminant des 3 parcours.
La route est de plus en plus petite, la montagne de plus en plus belle (possible, ça ?), les cyclistes irréguliers ou qui posent pied à terre de plus en plus nombreux, et ma fille qui se met à râler dans les 3 derniers kilomètres, manquait plus que ça ! D’autant plus qu’on a commencé à se faire doubler par les 1ers du parcours de 140km ! Ma fille, matheuse (1ère année de prépa oblige, ou le contraire, je ne sais pas !), fait de (très) rapides évaluations ! Ils sont partis 2h avant nous, ont fait 100 km de plus et nous doublent ! Le tout en discutant pour les 2 premiers, à une vitesse double de la nôtre. Il ne fallait rien de plus pour lui donner la rage de se battre jusqu’au bout de façon à ce qu’il n’y en ait pas plus de 10 qui nous doublent ! Sauf erreur de ma part, pari réussi.
Petite parenthèse, les suisses ont beaucoup d'humour :
Par contre, certains cyclistes sont partis un peu trop vite, du coup on les a redoublé. Bon pas beaucoup quand même, mais de quoi se dire qu’on ne finira pas dernier, même avec des Brompton. Ça fait toujours plaisir.
Resté avec ma fille tout le temps, je m’offre le dernier kilomètre en «sprint». Quel plaisir d’être capable de doubler des vélos de course dans la finale d’un col avec un Brom !
Puis accueil au sommet (fin de la zone chronométrée) par El diablo. Toujours là, toujours excentrique et de bonne humeur !
Mon temps : 4h10’37’’
Temps de ma fille : 4h11’38’’
Nous sommes respectivement 324ème et 326ème sur 352. Rien d’extraordinaire, mais contents !
Nous avons mis 2h25 environ de plus que le 1er.
Ceci dit, j'ai trouvé un 2ème classement, légèrement différent. Je ne comprends pas pourquoi. Peut-être que toutes les données n'étaient pas encore collectées et traitées par les ordinateurs !
Puis on nous demande de ne pas rester trop longtemps au sommet pour ne pas encombrer le col et pour qu’il n’y ait pas trop de cycliste dans la descente (dangereuse) sur Verbier. Donc, départ pour la descente, après l’inévitable photo souvenir.
Beaucoup de cyclistes ne descendent vraiment pas vite, car nous en avons doublé un bon paquet, le tout en étant d’autant plus prudent, que j’ai encore le mauvais souvenir de ma chute de l’an passé.
Et c’est l’arrivée sur Verbier, avec remise des médailles.
Puis direction vers le bâtiment pour la «pasta party». Il y avait aussi des massages. Bon à mon avis pas nécessaire pour 50 km.
Par contre les pâtes à la bolognaise avec du parmesan : OUI !
Puis un petit tour dans la rue animée pour l’occasion. Là, nous assistons à l’arrivée d’Alberto Contador, invité. Il vient de boucler les 220km et 7500m de. D+ en 9h05’12’’, à 38’15’’ du 1er ! À son arrivée, il a dit que c’était la première fois qu’il faisait 7500m de D+ en une journée.
Puis, organisation suisse oblige, direction les douches. Agréable de se sentir propre.
Pour finir la journée, nous avons rejoint la famille pour aller dormir dans un endroit calme, loin de toute cette effervescence.
Pour conclure, que des très beaux souvenirs en tête et une envie folle de le refaire dans 2 ans ! (l’année prochaine à la même date, sommes de mariage !).
Rendez-vous pour une prochaine aventure !
Frédéric