Comment avez-vous débuté en vélo et en Brompton ? (balades, voyages en groupe...)

Hé bien, quels voyages, combien de souvenirs, j’imagine, pour toi, .

J’ai un parcours beaucoup plus classique : comme beaucoup d’autres, je pense. Je n’ai pas eu l’occasion de passer le permis voiture. Pour ma part, j’ai débuté le vélo en citadin, quand j’étais étudiant, dans les années 2000. Puis, j’en ai eu marre du vélib et me suis pris mon premier vélo, quand j’ai commencé à travailler. Au départ, il s’agissait d’un Tern Node, un sympathique vélo pliant avec des roues de 24 pouces. Il était confortable mais manquait forcément de compacité. J’ai par la suite trouvé un vélo pliant électrique d’occasion pas cher : de marque Tucano, si mes souvenirs sont bons. Je faisais avec plusieurs kilomètres par jour pour aller au travail, et, surtout, il me permettait de prendre un TER facilement, car je travaillais à 80km de chez moi.

J’ai dû voir dans un magasin le Brompton et m’y suis intéressé, mais bon, plus de 1000 euros pour un vélo, quand même... J’étais allé me renseigner à l’ancien importateur Rue des Boulets, qui allait prendre sa retraite, à l’époque. Et puis, je pense qu’un an plus tard, je franchissais le pas avec un beau blue lagoon. J’ai acheté par la suite un joli Raw Lacquer à ma femme, que j’ai revendu pour lui acheter un électrique qu’elle préférait à l’époque ; et puis finalement elle s’est mise au Brompton classique aussi : on a acheté deux autres pour elle, hihi, avec des reventes. Nous avons fait pas mal de balades avec toi, Roger, et d’autres, entre temps. De bons souvenirs. J’ai essayé aussi l’autre pliant, le Birdy : très performant, mais moins compact, que j’utilise maintenant en rando, la plupart du temps ; et je privilégie le Brompton pour le vélotaf.

Maintenant, nous avons une famille de trois Brompton et un Birdy, et nous en sommes plutôt contents, .

Et j’espère qu’on pourra reprendre ces balades et randos à quelque moment, après être sortis un peu de cette crise !

Pour moi le vélo a commencé il y a très longtemps comme cela :


Depuis, il y a toujours eu des vélos, toute sortes de vélo, beaucoup de vélos !

Le Brompton est venu parce que je cherchais une solution pour ne plus devoir abandonner mon vélo dehors, sur la voie publique.

J'ai eu mon premier vélo en 1968, à 13 ans. 2 mois plus tard il était "plié". La suite, j'en parle ---> ICI
Après un 2ème accident en 1985, j'ai abandonné le vélo jusqu'en 2002.

Mon premier Brompton a été acheté et inauguré à Nancy en 2013, une inauguration mémorable.
8 ans et 12 Brompton plus tard, je continue de rêver "pliant", rencontres, mais plus en Brompton.

C'est un chouette sujet que tu as inauguré, Tiot.

Pour ma part, c'est assez simple et l'historique est moins impressionnant que vos CVs.

Il y a une date charnière, juillet 2010, qui fait office de avant/après.

L'avant, c'est la pratique du vélo comme tout le monde ou presque.

Quelques VTTs offerts à Noël quand j'étais jeune. Dans les années 90, on n'achetait que ça. Des VTTs que j'ai surtout sortis pour faire des tours de quartiers. Je doute même d'avoir dépassé la barre des 100 km sur chacun d'entre eux.. Il faut dire que mes rêves se trouvaient plutôt dans la revue automobile annuelle qui présentait tous les modèles du moment. Je les connaissais par coeur.
Mon dernier VTT a duré un peu plus longtemps. Il m'a suivi pour mes études, mais je ne l'utilisais que très rarement, pour une sortie du we occasionnelle. Le vélo loisir. Le potentiel du vélo m'était encore inconnu. Je me rappelle avoir fait une sortie à vélo avec des copains sur la côte d'Opale en 2007. On a galéré à faire 30 kms entre Boulogne et Calais, il faut dire qu'on était mal préparé, les pneus étaient sous gonflés, les vélos mal entretenus. ça me ferait sourire aujourd'hui, c'est ma distance pour aller bosser...
J'ai habité en Allemagne et j'ai repris goût au vélo. Je l'ai un peu redécouvert au quotidien à Berlin et pris conscience du plaisir de circuler en ville.

Il faut encore attendre deux ans pour que le vrai déclic ait lieu, en 2010 donc. Entretemps, je roule surtout à moto, j'ai déjà abandonné la voiture. Et puis je me pose la question d'un vélo pliant comme alternative à la moto de temps en temps, et j'étudie un peu mon sujet. Je me rappelle en discuter avec des collègues et leur dire que c'était intéressant comme idée, celle de plier un vélo et de monter dans un bus ou train.
Je rentre dans un magasin, avec en tête un budget faramineux. Je me dis, allez, c'est parti pour au moins 300 euros, ça me semblait bien large à l'époque. Dans ce magasin, le vendeur m'écoute mais me suggère d'essayer quand même le pliant anglais qu'on connaît bien. J'ai fait un tour de pâté de maison avec, et 10 minutes après, je signais un bon de commande avec un facteur 4 sur mon budget initial. Le coup de foudre.
Mais j'étais loin de penser que ce vélo serait aussi efficace. Les années passant, le vélo qui était sensé être une alternative est devenu le seul mode de transport, en intermodal. J'ai laissé ma moto chez un membre de la famille parce que je ne roulais plus avec. Et impressionné par les kilomètres engrangés au guidon du Brompton, j'ai étendu sans arrêt mon usage, acheté un deuxième avec assistance pour être accompagné. Aujourd'hui, je fais littéralement tout avec, je voyage, je bosse, je vais au magasin...
Et je pense avoir convaincu plus ou moins directement une bonne grosse quinzaine d'autres nouveaux Bromptonistes dans mon entourage, dont aucun n'est sur ce forum, quelle hérésie. A leur décharge, certains ne sont pas francophones.

Aujourd'hui, mes envies sont de rouler encore plus, de partir toutes distances avec. Parce qu'entre temps, je me suis rendu compte que voyager à vélo est l'expérience qui me laisse le plus de "marques".

Beau sujet que celui-ci !

Pour ma part mes tous premiers souvenirs d'enfant sont à vélo aux côtés de mon papa, lui-même un grand rouleur qui avait sillonné plusieurs pays à bicyclette quand il avait 20 ans, juste avec un petit sac de guidon... Les chiens ne font pas des chats paraît-il... De mes 6 ans jusqu'à mes 18 ans, âge où j'ai quitté le nid familial pour aller faire mes études à Lyon, je ne crois pas avoir vécu beaucoup de semaines sans tours de pédales dans la campagne roannaise.

Bac en poche, arrivé à Lyon, sans vélo, mon premier été de petit boulot m'a servi à acheter un VTT. On commençait à en voir (milieu des années 80). Volé au bout de trois semaines dans un garage.
Nouvel achat... Nouveau vol quelques temps plus tard. Avoir des jambes de 18 ans et pas de vélo à enfourcher, dur dur...
Faire du vélo en ville à cette époque n'était pas une sinécure. Il n'existait pas d'aménagements cyclables mais cela contribuait au sentiment d'aventure et de découverte lorsque je visitais les alentours de Lyon, le long de la Saône, du Rhône, les sommets des Monts d'or ou des Monts du lyonnais, cette fois sur un biclou de 16kg.

Suite à l'achat d'un bateau avec mon papa, l'idée d'un pliant est venue. J'ai opté pour un Strida avec lequel j'ai vécu des années magnifiques. Puis on a acheté un autre pliant pour ma femme (un Blanc Marine je crois...). Volé à son tour. Direction le vélociste qui venait de se monter par loin de chez nous et là essai d'un Brompton pour madame. Coup de foudre. Je n'arrêtais pas de lui piquer pour profiter des 6 vitesses. J'ai investi à mon tour il y a plus de 10 ans dans un premier M6L, puis dans un M6S, et maintenant on en a 4 dans la famille.

Comme lorsque j'étais enfant, le temps libre c'est à vélo que j'aime le passer. Même si j'ai fait une infidélité au Brompton il y a trois ans en investissant dans un VTT pour pouvoir explorer les chemins et élargir un peu mon horizon. Mais le Brompton reste mon compagnon du quotidien et il s'acquitte toujours de quelques milliers de km par an.

Et quel plaisir de rencontrer d'autres adeptes du Brompton grâce aux initiatives de Tiot ! Sans oublier ce forum qui fourmille de conversations intéressantes et toujours respectueuses.

Loliv a écrit:

Beau sujet que celui-ci !

(...) Direction le vélociste qui venait de se monter par loin de chez nous et là essai d'un Brompton pour madame. (...)

Même si j'ai fait une infidélité au Brompton il y a trois ans en investissant dans un VTT pour pouvoir explorer les chemins et élargir un peu mon horizon. Mais le Brompton reste mon compagnon du quotidien et il s'acquitte toujours de quelques milliers de km par an.

Et quel plaisir de rencontrer d'autres adeptes du Brompton grâce aux initiatives de Tiot ! Sans oublier ce forum qui fourmille de conversations intéressantes et toujours respectueuses.

Merci à toi aussi pout ton appréciation sur le sujet, et pour ta narration, empreinte d'émotion et d'authencité.
Le vélociste que tu cites c'est peut-être Cycle-Chic, sur une place à Lyon, où tu nous avais guidés en 2017 lors de la balade brompton à Lyon.
Comme toi j'ai fait une infidélité au brompton en investissant dans un gravel pour parcourir les mêmes chemins qu'avec le brompton mais plus vite et avec moins de fatigue. Le brompton reste aussi mon compagnon tous les jours dans ma ville, pour les balades locales, et les petits voyages.
Ton plaisir de renconter d'autres adeptes du brompton est partagé grâce aux initiatives comme la tienne de nous avoir accueillis à Lyon pour une visite en brompton, comme Orange Mecanique à Marseille et d'autres dans leurs villes respectives (je ne dresserai pas la liste de peur d'en oublier car elle est longue).
Tu as raison de citer le brompton forum, sans lequel tout ça ne serait pas possible. Merci Fredo !

NB, J ai rajouté cette note après avoir rédigé mon histoire : veuillez m excuser pour la longueur du message mais il y a pleins de souvenirs enfuis qui me sont revenus au fur et à mesure que j écrivais.
Sans doute y a-t-il trop de détails qui vont vous paraître ennuyeux mais ce sont ces nombreuses étapes qui m ont conduites jusqu’à aujourd’hui…
 
A mon tour de vous raconter mon parcours dans le monde du vélo…
J ai appris à rouler à vélo, comme la plupart d entre nous quand j étais gamin , puis vers 13/14 ans j aurais aimé avoir un bmx, j ai pu pendant une après midi rouler avec celui de mon cousin, je me souviens avoir utilisé tout ce qui pouvait servir d obstacle dans le garage de mon père pour me tracer des parcours trialisants, il faut dire que j avais auparavant vu dans un magasin des vélos Trial de chez Monty, en acier chromé, fourche double T qui m avaient drôlement fait de l œil !
Vers 14/15 ans j ai eu la chance de m acheter ce bmx, je me souviens avoir changé toutes les pièces au fur et à mesure que je les pliais, il faut dire qu avec les copains on vagabondait partout, on allait souvent sur une piste bmx à  8 km de la maison et on aménageait toutes sortes de bosses !
A l époque mon père m avait même fabriqué un quarter pipe de 2m de haut au bout du jardin
Je me rappelle que un jour je suis revenu avec ma roue en 8 et c est mon père qui a démonté, redressé la jante puis re-rayonné la roue en autodidacte, c est de lui que je tiens le plaisir de comprendre comment les choses marchent et de (souvent) pouvoir les réparer.
Puis la mobylette est passée par là, élargissant le rayon dans lequel je pouvais partir en exploration, au détriment du vélo.
Fin 80 un copain est arrivé avec un VTT, vélo inconnu à l époque !
3x6 vitesses, avec un premier rapport ultra court, 24/24 peut être ? C était inimaginable ! Je l ai essayé…j ai adoré…
J’ ai acheté mon premier VTT en 1989, un MBK jaune fluo avec du violet, puis en 93 un MBK ceramic light, plusieurs VTT se sont succédé jusqu en 96, période pendant laquelle je faisais de la rando, j ai ensuite découvert 2 nouvelles disciplines : le VTT trial et la descente VTT. J’ai été 2x champion de Belgique de VTT trial et je me classais plutôt pas mal en DH, ces 2 disciplines m ont ouvert les portes du street, du Park et du dirt, disciplines toutes neuves dans le VTT.
Tout en poursuivant ma « carrière » VTT multidisciplines j ai commencé à randonner beaucoup en tandem avec ma compagne de l époque, nous avons eu plusieurs tandems dont un original flevobike rug aan rug, en 2001 nous avons fait notre premier voyage cyclocamping destination St Jacques de Compostelle aller retour depuis la porte de la maison, l année d après la Northsea cycle route, la suivante Budapest, Stockholm, Copenhague et enfin le pays de Galles, chaque fois au départ de la maison et aller retour…
2004 signe la fin de mes grands voyages à vélo.Changement de vie, je continue le trial, la descente, le street,le Park et le dirt
En 2005 j habite en appartement et je craque sur un Brompton et dans la foulée je lance le Bromptonforum, à l époque il n y avait quasi pas d infos sur ce vélo que je voulais déjà modifier, améliorer…au début on se demandait même si on pourrait y adapter des bar ends… !
Je vous laisse le soin de fouiller dans les vieux sujets du forum…c était la préhistoire…
Le forum m a apporté beaucoup de choses,  des discussions variées autour du même thème, le vélo et en particulier un vélo ! Il m a aussi permis de faire de belles rencontres, pour ne vexer personne je ne citerai pas de noms…ces personnes je les ai croisés lors de mes voyages à vélo, d autres fois lors de sorties ou ateliers organisées par un membre du forum, parfois par hasard…
J’ ai toujours été étonné par la diversité de personnes rencontrées et l inépuisable quantité de discussions possible avec eux.
 
En 2006 on achète une maison avec un grand garage et c est là que ça dérape…il y a tellement de vélos qui me font de l œil que j en achète souvent, je garde mes anciens vélos par nostalgie et j ai beaucoup de mal à m en séparer, j en revends parfois mais j accumule…sans doute actuellement doit il y avoir encore à la maison une trentaine de vélos…
4 Brompton, 1 Birdy, mon VTT trial koxx, mon dirt DMR transition, mon DH Santa Cruz bullit, 3 VTT, 1 surly 1x1 monté en pneus à clous, 3 ancêtres, 2 gravel, un long haul trucker, un disc trucker, un fuji touring, un vélo de ville, un xtracycle, un cargo douze Cycles à assistance électrique, un tandem buddy bike, plus les vélos des enfants, de madame et les quelques ancêtres à l état d épaves…
 
Je ne fais plus maintenant qu un voyage annuel d environ une semaine, le plus difficile est pour moi de choisir le vélo avec lequel je partirai…
Mais je velotaf tous les jours en changeant de vélo selon la météo ou mon humeur, je randonne aussi pas mal dans la région.
Je suis donc attaché au vélo de différentes façons, par le plaisir que procure cet engin sur le terrain mais aussi par la beauté de cette machine qui me fait rêver. J’ ai aussi été responsable de l antenne locale du Gracq pour demander l amélioration des infrastructures vélo dans ma ville.
Je suis toujours en quête d améliorer ma position, mon confort pour rouler longtemps et si possible améliorer le rendement pour rouler loin…mais avec le temps je parviens de plus en plus à me détacher de cette notion de performance et à me recentrer sur le plaisir de simplement rouler, rouler pour voyager, pour découvrir de nouveaux paysages, de nouvelles personnes, de nouvelles cultures, quitter ce qui nous attache au quotidien et partir léger, avec peu,…c est au final ce qui me fait le plus vibrer.
J aime particulièrement les voyages en solitaire où aucun compromis n est à trouver pour gérer les pauses, la halte de la fin de journée, au camping, au bivouac,… l aventure quoi…mais seul je suis boulimique de km et j accumule les grosses journées jusqu’à m épuiser ! Heureusement j apprécie aussi de partir avec quelques amis, l aventure sera différente, les étapes plus courtes et le voyage  enrichi des moments partagés, qui le rend encore plus inoubliable.

Impressionnant parcours Fredo et encore merci pour le forum!
En réfléchissant à mon histoire vélo je m’aperçois que cet objet a toujours été pas très loin... dans les années 60/70 c’etait incontournable pour se déplacer jusqu’à c’est vrai l’épisode Peugeot 103 ... adolescent c’est aux scouts que je découvre le voyage à vélo avec des trips épiques à tandems chargés à travers les alpes... paradoxalement le seul endroit où je pratique pas le vélo c’est Strasbourg ?? Ou je passe deux ans d’études. Une tradition familiale qui consiste à se faire offrir un gros cadeau à 21 ans a la condition de pas fumer et pour  moi ce sera un vélo réplicat du Raleigh de zootemelk vainqueur du tdf à l’époque ... ensuite  boulot en mobilité avec bagnole de Sté mais toujours un course pour grimper les cols vosgiens ou alpins en eté ... le Velotaf commence vraiment en 2005 car boulot plus sédentaire, puis activité à nouveau mobile mais plus question du 100% voiture d’où l’apparition providentielle du pliant : dahon, tern, decat, Pegasus et enfin après avoir tourné autour grâce au forum le bromi en 2017...
Auj toujours de la route avec un  course, de la ville avec un allemand solide ou le brompton quand il faut du léger et du pratique ... Je milite toujours dans une association de la fub et me réjouis  peu des nouvelles mobilités électriques tellement tendance ... cet été on a failli organiser un chouette séjour vosgien avec tiot et sa bande, remis à plus tard on espère

Merci Fredo pour ce texte que j'ai dévoré du début à la fin, tellement ton histoire est intéressante. 

J'avais entendu parler que tu avais été champion de Belgique en VTT, mais je ne savais pas que c'était en trial. 
Chapeau ! 

NB : j'ai eu eu le plaisir d'être invité chez Fredo il y a quelques temps. Il m'avait proposé de m'aider à monter mon kit 3 pignons que je ne parvenais pas à monter moi-même. 
C'est à cette occasion que j'ai découvert la "caverne d'Alibaba" renfermant des dizaines de vélos, plus beaux les uns que les autres.
Merci Fredo. 

Je suis touché par vos histoires, riches et uniques. En commun j'y retrouve ce qui me séduit chez nos destriers, outils polyvalents de rencontre et de plaisir. Vivement, donc, celui de vous rencontrer lors des périples orchestrés par Tiot-vélo et ses complices ou de vous croiser par hasard.
Mes souvenirs à moi remontent évidemment loin, quand j'héritais des carcasses rouillées que mes frères avaient laissé traîner après la guerre... ou ceux, tout neufs ou presque, chipés à mes soeurs. Mais les carcasses m'ont laissé les plus beaux souvenirs : un retour de nuit au bercail, pneus d'avant guerre crevés éternellement rebelles aux mouchoirs que je leur nouais pourtant. J'ai vite compris l'intérêt des rustines, de la technique et de la marche à pied, avant de m'en remettre à l'auto stop des golden sixties pour découvrir le monde.
Cinquante ans de voiture plus tard, bouchons et retraite prochaine aidant, c'est le Brompton d'un jeune collègue, adepte résolu du « sans voiture », qui m'a ramené à la raison.
On a beau dire, même combiné à la voiture, le Vélib avait ses limites : autant il dribblait l'auto en pleine ville, autant il obligeait à l'arrivée au boulot dans le bas de Bruxelles à remonter le haut de la ville pour trouver où le redéposer. Même un ancêtre à peine rafistolé et solidement cadenassé séduisait les voleurs.
Mon premier Brompton en 2010 a donc émaillé ma fin de carrière du pied de bureau au coffre de voiture, de la banquette de tram à celle du train. Il m'a conduit jusqu'à Nice en 8 jours, pour deux rayons cassés. Le petit dernier, soutenu à l'électron m'a converti au cyclo-camping jusqu'à Limoges; il tire au Nord et au Sud, complice indispensable de tout loisir de retraités. Jusqu'à rendre la voiture largement superflue s'il apprivoise sa remorque vers le supermarché. Inutile de convaincre ici : qui y a goûté est à jamais contaminé.

Merci Gégé pour ton message, et bienvenu au club des mordus de brompton, cyclo-camping, et tout ce qui rend heureux les grands-enfants que nous sommes.

Et surtout au plaisir de se rencontrer "en vrai" car le virtuel c'est bien mais le "réel" c'est encore mieux ! 

Hello,
Pour ma part, j'ai commencé vers mes dix ans, lors de vacances :

• soit chez mon oncle pour aller de la maison (dans un hameau avec pas grand chose autour) à la piscine ou à l'enclos des chevaux
  
• soit en Allemagne, lors de mes séjours linguistiques pour rejoindre les cours du matin. Avec à la clé la découverte de la notion de piste cyclable sur laquelle les piétons ne sont pas les bienvenus (léger euphémisme), ce qui, pour la petite parisienne que j'étais, constituait quelque chose d'inconnu (tout comme le fait de respecter le feu pour les piétons, qui m'a valu de me faire au moins une fois soulever par le col pour me remettre sur le trottoir).
  

J'ai remis ça à l'été 2019 pendant 6 semaines lors de mon stage ouvrier à Hambourg, chez DASA (= Airbus).
Puis en 2002 pendant au moins 6 mois au Canada à Vancouver, pour aller de Yaletown jusqu'à Burnaby, environ 18 km aller, plus les détours le soir pour la piscine, la salle d'escalade, ...

Tout ça toujours avec des vélos prêtés : ceux de mes cousines chez mon oncle, ceux de mes familles "d'accueil" en Allemagne, celui de mon colocataire canadien à Vancouver (un Kona noir assez lourd dont mon colocataire et moi avions conjointement financé la remise en état, et qui tournait comme une horloge, moyennant un déraillement quasi quotidien tous les matins à la même intersection ; je pense que le problème venait de moi plutôt que du vélo !)

A mon retour en France en 2003, peu de vélos à Paris, pas d'infrastructures cyclables ni de douches à l'arrivée au boulot (trajet d'environ 20 km avec un faux plat montant pour aller au boulot), j'ai laissé tomber.
Changement de poste et de lieu de travail en 2008, conversion au multi-modal vélib + transports en communs. Le problème du stationnement chez moi + l'absence d'équipements à proximité de la Défense font que j'en reste là, malgré une envie de faire le trajet complet en vélo.

Et puis, alors que je retourne à ma première implantation boulot, donc à environ 20km de chez moi, je découvre le Brompton. Deux voisins dans mon immeuble en ont, l'un d'eux le remonte tous les soirs jusqu'au 5ème. L'autre voisin me prête le sien pour un test sur mon trajet retour. Ca règle le problème du stationnement. Et c'est un vélo super ! Mon grand-père m'offre mon Brominet fin 2012. Utilisation en multi-modal jusqu'à avril 2015 (retour complet en vélo, mais aller en vélo + train + re-vélo). Suite à changement de poste en avril 2015, je bascule en 100% vélo et j'abandonne mon pass Navigo pour les transports en commun dans la foulée.
A l'été 2017, Junior, mon deuxième Brompton rejoint la tribu    Et depuis quelques semaines, c'est la remorque Burley Travoy bleue qui est venue agrandir le cheptel  

Avec Brominet/Junior, j'ai fait du vélotaf, du covoiturage, de l'ambulance féline, des balades, des vacances à vélo, du transport de chaise (avec la remorque), ...

sheep_shaun a écrit:

Avec à la clé la découverte de la notion de piste cyclable sur laquelle les piétons ne sont pas les bienvenus (léger euphémisme), ce qui, pour la petite parisienne que j'étais, constituait quelque chose d'inconnu

Idem aux Pays-bas.

Circuler à pieds sur une piste cyclable y et aussi dangereux que circuler à pieds sur la bande d'arrêt d'urgence d'une autoroute !

velotafmul a écrit:

 ... cet été on a failli organiser un chouette séjour vosgien avec tiot et sa bande, remis à plus tard on espère

Merci pour ton témoignage Jerome.
On espère tous que ce n'est partie remise le week-end Bromi-Vosges ! 

sheep_shaun a écrit:

(...)Mon grand-père m'offre mon Brominet fin 2012. (...)

Merci Frédérique pour le récit de ton parcours velocipedique original et international, entre France, Allemagne  Canada.

Quelle belle histoire de se faire offrir son 1er brompton par son grand-père. 

J'en profite pour préciser que sheep_shaun est l'une des plus fidèles compagnones de route des balades du brompton forum. 

Fredo a écrit:

nous avons eu plusieurs tandems dont un original flevobike rug aan rug

J'ai aperçu un tandem Flevobike pendant un échange d'appartement au Pays-Bas, avec 2 jeunes hommes ça traçait.

Là-bas j'utilisais le vélo "style hollandais" de notre partenaire d'échange, mais j'avais amené un Brompton pour mon épouse, les vélos de nos partenaires étaient tous bien trop grands pour elle.

Sur le plat ça roulait effectivement très vite, vélo intéressant construit en panneau sandwich: alu + mousse, séparable en quelques minutes et transmission indépendante pour le pilote et le passager, dualdrive 3x7 à l époque.

Fredo a écrit:

4 Brompton, 1 Birdy, mon VTT trial koxx, mon dirt DMR transition, mon DH Santa Cruz bullit, 3 VTT, 1 surly 1x1 monté en pneus à clous, 3 ancêtres, 2 gravel, un long haul trucker, un disc trucker, un fuji touring, un vélo de ville, un xtracycle, un cargo douze Cycles à assistance électrique, un tandem buddy bike, plus les vélos des enfants, de madame et les quelques ancêtres à l état d épaves…

La vache !!!!

Il faut ouvrir un musée...

phire a écrit:

Quelle bonne idée que ce serait que tu nous racontes ce passé.
En effet on comprend mieux pourquoi tes voyages sont si bien organisés !!

Dreda a écrit:

Pour Tiot-vélo en effet ça serait super intéressant d'avoir un retour sur ton expérience sur ce ce type d'organisations.

Il m'est difficile de détailler ici comment je fais pour organiser un voyage, mais je peux aider celles et ceux qui sont intéressés pour mettre sur pied un projet, d'une part (que ce soit pour une balade d'un jour, ou un week-end, ou voyage itinérant, en brompton ou autre), et expliquer pourquoi j'ai choisi tel ou tel voyage, dans telle ou telle destination, pour quel thème etc.
Ce que je peux dire ici, c'est que mes voyages à vélo en groupe ont toujours répondu à une demande, c-a-d. aller rendre visite à l'invitation d'amis localisés dans le pays, ou dans le cadre du jumelage, ou d'échanges internationaux, ou d'action de solidarité etc. Autant de thèmes qui sont toujours la base de mes projets...

......................................................................................

La lecture de vos récits m'a donné envie de me replonger dans mon passé vélo et de donner un par un coup d’œil dans le rétro.  

NB : je ne listerai pas tous mes souvenirs car ça serait long, je m'en tiendrai aux événements qui m'ont le plus marqué et qui ont jalonné mon parcours.

Ça a commencé pour moi dans les années 50.

Années 50-60
J'ai découvert le vélo quand j'habitais à proximité d'un grand jardin public dans lequel on pouvait jouer au ballon, faire du vélo, et toutes sortes d'activités. Les 1ères balades à vélo c'était le long du canal.

1965
A 13 ans, en compagnie de mon frère, la 1ère ''grande rando'' m'a conduit en Thiérache, à 35 km de la maison   (70 aller-retour), chez notre frère aîné. C'était déjà pas mal, avec des vélos trop grands pour nous, piqués à nos grands-frères.

Étés 67-68
Camps d'ados en Bretagne et aux Pays-Bas, où j'ai découvert le voyage itinérant en cyclo-camping (à l'époque les néerlandais ne faisaient pas plus de vélo que les français).

1972
Achat de mon 1er vélo de rando, un course marque Lejeune Reynolds 531 équipé tout campa (8 kg à l'époque), acheté d'occase à un ancien coureur pro (maillot jaune du tour 73, devenu un ami). Ce vélo, modifié m'a accompagné pendant des années pour des randos sportives et touristiques.

1974
1ère grande rando itinérante avec mon frère, un tour de l'Aisne en 2 jours (500 km).

1975
Formation d'éducateur sportif option cyclisme, qui m'a permis d'encadrer stages, séjours, voyages à vélo, dans un cadre bénévole, ou associatif, ou professionnel, ou milieu scolaire.

1978
1ère licence cyclo FFCT (il y en aura 30 autres) et 1ère direction d'une école cyclo.
Participation aux épreuves longue distance (mon record 430 km dans le journée).

Années 80
Mon 1er Paris - Roubaix cyclo (260 bornes dont 55 pavés en 9h), il y en aura 4 autres, en cyclo ou VTT.  
Organisation de stages, séjours, randonnées, voyages itinérants pour jeunes et adultes, sur route et VTT, en club,  ou centre de vacances, ou avec la DDJS.
Beaucoup de randonnées en famille avec père, frères, épouse, enfants. Les ''années bonheur'' avec le privilège de partager une passion en famille.
Organisation de voyages itinérants cyclo-camping pour ados (en France, Belgique, Luxembourg).

Années 90
Les années VTT et Biathlon (vélo/course à pied).
VTT : organisation de raids en Europe et Afrique.
Biathlon : participation avec mon équipe aux Eurobiathlons : Paris-Bruxelles, Paris-Luxembourg (médaille de bronze/équipe), Paris-Rome, au profit de la lutte contre la mucoviscidose (AFLM).

Années 2000
Organisation de voyages cyclotouristiques en groupe, en France, Angleterre, Belgique, Luxembourg, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas, Maroc, Sénégal, Chine.
Encadrement de personnes en situation de handicap (cadre associatif et professionnel).

2006
Une année noire où tout a failli s'arrêter, suite à un AVC qui mis au tapis au retour d'une rando VTT. Après une longue rééduc chez le kiné et l'orthophoniste, j'ai suis remonté sur le vélo un an et demi plus tard et il m'a fallu quelques années pour remonter la pente.  

2010
L'achat de mon brompton et l'inscription au brompton forum.

2012-2020
Organisation de balades et voyages avec les bromptonautes et membres du groupe Nos randos vélo : en France Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, Autriche, Angleterre, Allemagne, Hongrie, Croatie, Serbie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie.

(2016)
Année noire. L'accident de mon-petit-fils (lui-même cycliste à l'époque), resté handicapé. Encore merci aux bromptonautes qui ont participé à la rando caritative organisée en son soutien.

2020-2021
Années covid, avec des petits tours dans ma région.  

NB : je ne compte plus les kms parcourus chaque année mais ça doit faire entre 250 et 300000 kms au compteur depuis tout ce temps.

2022
Projet d'aller rendre visite à mes enfants et petits-enfants en Poitou-Charente (750 km en 6 jours) pour mon 70ème anniversaire, en Brompton ou Gravel.

2023
Projet d'aller à St-Quentin Nouveau-Brunswick au Québec dans le cadre du jumelage entre nos deux villes avec périple en brompton sur place.

Une carrière bien remplie, toujours à compléter ! Merci pour le partage !

430 km dans la journée.
Pfiu.

La longue distance est une discipline qui m'attire même si pour l'instant, je me cantonne à des distances bien plus limitées. Mais je trouve que ce qu'il se passe dans la tête sur des longues distances est quelque chose de très singulier.
Je lis quelque fois les retours des ultra-distanceurs, c'est toujours impressionnant (comme dans le récent numéro de 200 qui faisait la part belle à ceux qui ont relié le Vésuve à l'Etna).

Très chouette de lire vos retours sinon.