Jona71 m'avait demandé un REX sur le compteur OMATA. Je m'y suis attelé.
Préambule :
J'avais acheté en 2011 un compteur Sigma ROX 8.0 à un bon prix (ce modèle était une fin de série) qui m'a donné entière satisfaction jusqu'à présent compte tenu des informations qu'il fournit et qu'il est capable de gérer. Ce compteur très complet fonctionne toujours, mais le boîtier accuse son âge et est un peu défraîchi (il est devenu albinos), l'écran est devenu un peu terne et le crantage sur le support est moins marqué avec le temps, ce qu'il fait qu'il a tendance à se déverrouiller tout seul et il m'est arrivé à quelques reprises récemment que le compteur se détache.
Je me suis dit qu'après 10 ans de bons et loyaux service, je pouvais m'offrir un autre compteur plus récent que celui-ci (je garde le ROX 8 pour un autre vélo).
Il existe bien entendu pléthore de modèles sur le marché entre les compteurs classiques et ceux qui font en plus GPS. Garmin, Sigma, Cateye, Leyzine, Wahoo, Bryton pour ne citer que les principales marques et les plus connus proposent des modèles très performants avec parfois pour certains jusqu'à plus de 8 informations gérées et présentées simultanément sur l'écran, tout ça avec une précision quasi millimétrique. Problème : tous ces compteurs se ressemblent beaucoup et ne se distinguent en rien. Je voulais pour ce nouveau compteur un modèle différent et si possible original. Bref, un compteur que peu de gens possèdent et quasi unique dans la mesure du possible. En outre, je ne suis pas un maniaque du GPS qui dicte ma conduite en me disant dans quelle direction je dois aller. J'aime bien rester libre et maître de mon chemin.
J'étais tombé à l'époque sur un modèle qui répondait à ces critères, le Omata One, mais son prix élevé m'avait freiné. Après de longues recherches, j'ai finalement craqué et cassé ma tirelire pour m'offrir un exemplaire à un prix acceptable.
Me voilà avec un compteur original façon Mini Cooper (à ne pas confondre avec Ben) sur mes Brompton.
Avant de poursuivre plus loin la discussion, je clarifie tout de suite un point important pour éviter toute polémique stérile et des messages inutiles : le prix de ce composant
Ce compteur coûte une blinde : 800 US$ officiellement à l'heure actuelle, sans les frais de port, sans les taxes, sans les frais de change......
Pour ceux qui estiment que c'est hors de prix, que c'est trop cher pour ce que c'est, que le produit ne vous intéresse pas, appuyer tout de suite sur
et oubliez ce message (forget this message), faites comme s'il n'avait jamais existé, ou appuyer sur
pour revenir aux messages précédents ou sur
pour passer au message suivant. Pour ces gens là, surtout, de grâce, je vous en conjure, ne lisez pas la suite de ce message, vous allez vous faire très mal et ça évitera des messages totalement inutiles sur le forum. Merci de bien respecter à la lettre ces instructions, c'est pour votre bien.
Pour ceux en revanche que le prix ne rebute pas ou qui veulent en savoir davantage, vous pouvez appuyer à nouveau sur
et lire la suite (follow this way please =>).
Le Omata One :
Ca a été difficile, mais je suis arrivé à dénicher un très rare exemplaire neuf encore dispo à un prix intéressant et plus avantageux que le prix officiel actuel annoncé par Omata.
Ce produit est malheureusement quasi impossible à trouver à l'heure actuelle pour les raisons que j'évoquerai plus loin.
Ce compteur est très rare sur les Brompton. Il n'existe qu'une demi douzaine de photos sur le net et seul deux ou trois utilisateurs dans le monde semblent l'avoir adopté.
A gauche, un Omata avec une bague colorée sur un S et le support K-Edge vers l'avant. Au milieu, un Omata standard sur un M avec un support K-Edge raccourci. A droite, un modèle impérial sur un support K-Edge orienté vers l'arrière sur un S
Un autre exemple sur un M en position centrale grâce au support Trigo
J'aurais très bien pu m'acheter pour le même prix (ou pour moins cher) un compteur GPS ultra performant, mais ces produits sont tous à peu près pareil, donnent sensiblement les mêmes choses et ne se distinguent en rien des autres. Ils sont tous en plastique, de couleur blanc ou noir, de forme carrés ou rectangulaires (comme les poissons panés Findus), avec un écran à cristaux liquides sur fond monochrome ou couleur et l'itinéraire à suivre comme un robot qu'on aurait programmé (à droite, à gauche, tout droit ou demi tour). Bref, ils sont tous pareil, très impersonnel et manquent totalement de chaleur, de personnalité et d'originalité.
Je suis de nature à laisser libre cours à mes envies et je voulais vraiment quelque chose d'original.
En outre certains compteurs GPS ont des écrans couleurs qui consomment pas mal d'énergie et l'autonomie des smartphone qui proposent ce genre de fonctionnalité pour suivre un itinéraire est limitée (usage urbain). Je préfère garder mon téléphone pour des besoins occasionnels (si j'ai besoin de me repérer ou de chercher un magasin par exemple).
Présentation - Caractéristiques générales :
L'Omata One est un compteur qui se démarque vraiment des autres de part sont design et son fonctionnement.
Imaginé et développé par 2 ingénieurs américains, il est de forme circulaire (ça change des compteurs parallélépipédiques)
Il s'agit d'un compteur numérique/analogique avec fonction GPS, ce qui change également de tout ce qui se fait sur le marché. On va voir cela en détail.
S'il fallait résumer en quelques mots ce qu'est l'Omata, on pourrait dire que est une sorte de grosse montre à aiguilles, mais qui au lieu de donner l'heure, donne les indications nécessaires pour un déplacement en vélo, un peu comme un compteur de voiture de course.
On trouve 4 quadrants (2 principaux et 2 secondaires) qui fournissent les principales informations.
Tout est numérique, sauf la partie mécanique (pour les aiguilles) qui a été développée par Seiko, le fameux fabricant de montres japonais qui a obtenu le contrat pour développer cette pièce maîtresse.
L'assemblage des compteurs est effectué à Oulu en Finlande.
Il fait 62,7 mm de diamètre, 17,2 mm d'épaisseur (20,5 mm avec la fixation) et pèse 79 g d'après le constructeur sans la fixation et 48 g de plus avec (j'ai pesé le compteur à 78 g, ce qui est conforme à la marge d'erreur près).
La bague de contrôle (bezel) est en POM (Acetal Polyoxymethylène), tandis que le corps du compteur est en alu 6063.
Le compteur est classé IPX5, ce qui lui permet de résister à la pluie avec une bonne protection.
Il est muni d'une batterie intégrée qui dispose d'une autonomie théorique de 17h00, suffisante pour couvrir de longues sorties (la plupart des compteurs GPS haut de gamme ont une autonomie similaire).
Le rechargement se fait via une mini prise USB-C au dos du compteur.
Il est équipé d'une mémoire de 40 GB permettant en théorie d'enregistrer 10h00 de déplacement par jour pendant 70 ans. Autant dire que c'est plus que nécessaire et je rendrai l'âme avant même que j'ai pu atteindre cette limite.
Il est livré dans une jolie boîte avec un support K-Edge complet et un câble d'alimentation USB/USB-C.
Le One n'utilise pas de capteur de vitesse, mais le GPS (et le système de navigation Glonass russe) pour se repérer et calculer les paramètres à afficher.
Mais au lieu d'utiliser uniquement le système GPS/Glonass (72 canaux) pour déterminer la vitesse et la position du cycliste comme le font les derniers compteurs Garmin et Wahoo, l'Omata One utilise 3 systèmes supplémentaires pour améliorer la précision des mesures : le SBAS (qui utilise des stations basées au sol), le système orbital japonais QZSS et le réseau orbital de navigation chinoise baptisé BeiDou qui a été mis en opération il y a une vingtaine d'années.
Il est également pourvu d'un capteur de température, d'un capteur barométrique et d'un acceléromètre 3 axes (
There are plenty of smarts inside including an ARM Cortex-M3 32-bit MCU, U-Blox UBX-M8030 GPS, MEMS barometric pressure sensor and 3-axis accelerometer).
Cela dit, il est néanmoins compatible avec des capteurs ANT+ ou BLE en bluetooth pour enregistrer d'autres paramètres (fréquence de pédalage, puissance, rythme cardiaque....). On peut rajouter un capteur de vitesse au besoin (même si c'est inutile).
Un vrai concentré de technologie numérique dans un boîtier analogique en quelque sorte.
La précision est suffisante pour l'utilisation que j'en ai en vélo : 0,18 km/h pour la vitesse, 0,5 m pour la distance, 1 s pour le temps de trajet et +/- 1 m pour le dénivelé
A noter qu'il existait jusqu'à mi-mars de 2021 que 2 versions au catalogue : compteur avec quadrant sur fond blanc en MPH et en Feet (impérial) pour les Anglo-Saxons et celle avec le cadrant sur fond gris en Km/h et en mètres pour les Européens (standard).
Cette dernière version est plus aboutie je trouve en raison de la répartition plus harmonieuse des graduations qui tombent mieux que celles en MPH et du fond gris qui contraste mieux.
Depuis mi-mars 2021, Omata propose 2 nouvelles versions en plus dans le cadre de son développement : le modèle T (indications blanches sur fond noir dispo au format impérial et standard) et le modèle P "SOGPP" qui signifie Single Objective Geometric Programming Problem (avec indications orange sur fond noir et avec un boîtier vert kaki qui fait très militaire au format standard uniquement). Ces 2 derniers modèles ont un indicateur "zone" programmable permettant d'afficher si l'utilisateur le souhaite la puissance moyenne lorsque le compteur est couplé à un capteur de puissance par exemple. Ces 2 modèles ont également une échelle de vitesse plus resserrée (jusqu'à 85 km/h et 50 MPH) par rapport aux 2 modèles traditionnels qui montaient jusqu'à 110 km/h et 65 MPH.
Les 4 principales déclinaisons actuelles sur les 5 proposées à la vente. De gauche à droite et de haut en bas : le modèle Impérial (en MPH), le modèle T standard (en km/h), le modèle standard et le modèle T Imperial
D'autres déclinaisons seront certainement prévus prochainement.
Il utilise des fréquences comprises dans la bande 2,402 - 2,480 GHz.
A noter aussi que le One a passé avec succès les tests en chambre anéchoïque pour vérifier que les émissions d'onde sont conformes aux normes en vigueur (tests effectués dans le laboratoire de FCC ID.io et certifiés par Dekra)
Le compteur :
La finition est très soignée et le look d'enfer.
Son fonctionnement est simple et la lecture est très intuitive.
Il dispose de 3 modes en tournant la bague extérieure (bezel) :
- Mode Ride : ce mode s'enclenche en tournant la bague de 30° vers la droite (repère avec la flèche à midi). Il permet d'initialiser le compteur qui lance la recherche des satellites et de démarrer l'enregistrement et l'affichage des données du trajet une fois l'acquisition du GPS (ou Glonass) terminée. L'initialisation dure en général entre 30 s (endroit totalement découvert) et 90 secondes (dans un endroit clos), suivant le lieu où l'on se trouve.
- Mode Stop : ce mode est enclenché en plaçant le repère rond de la bague sur midi. C'est le mode extinction. Il permet de mémoriser les données de la sortie et de réinitialiser le compteur. Les aiguilles se remettent toutes à 0 une après l'autre (en mode "fly back") en attendant la prochaine utilisation.
- Mode Connect : ce mode s'enclenche en tournant la bague de 30° vers la gauche (repère + à midi). Il permet de transférer via Bluetooth les données enregistrées vers un smartphone, une tablette ou un ordinateur pour les analyser et les traiter. L'aiguille de la vitesse se met sur 8h00 dans ce mode. On peut néanmoins transférer des données via le câble USB.
Il est capable d'afficher 4 indications simultanément grâce à ses aiguilles, mais enregistre néanmoins d'autres informations qui peuvent être exploitées et analysées ultérieurement via les applications (date, heure, position....).
Il donne visuellement la vitesse, la distance parcourue, le temps de trajet et le dénivelé positif, ce qui correspond peu ou proue aux informations essentielles et minimales dont on a généralement besoin.
- La vitesse est donnée par la double aiguille principale rouge orangée. Elle est graduée par pas de 2 km/h jusqu'à 110 km/h (j'ai de la marge). On retrouve 4 indications pour se repérer sur cette échelle de vitesse : 10, 30, 50 (qui sont les vitesses les plus courantes de la plage d'utilisation du Brompton) et 90 (que je risque de ne jamais atteindre, en Brompton du moins). Le 0 est à 9h00, le 10 est à 10h00, 30 à midi, 50 à 2h00 et 90 à 6h00. J'utilise principalement la partie supérieure du quadrant et à de très rares occasions le quart inférieur droit du cadran. Le pas de 2 km/h est suffisamment discriminant pour donner une information lisible de manière précise et rapide (je ne suis pas à quelques dixièmes de km/h près). A noter que cette aiguille se place sur 8h00 lorsqu'on initialise le compteur, le temps de faire l'acquisition des satellites. Une fois fait, l'aiguille se replace à 9h00 pour indiquer qu'il est prêt à fonctionner.
- La distance est fournie par l'aiguille grise et blanche. Graduée jusqu'à 100 km (je n'ai jamais dépassé cette distance) par pas de 1 km, le 50 étant à 6h00 et le 100 à midi. Si on fait plus de 100 km, l'aiguille repart pour un nouveau tour.
- Le temps de trajet en heure est donné par le petit quadrant de droite gradué de 0 à 12 comme sur une montre. Si le temps de trajet dépasse 12h00, l'aiguille repart pour un tour. Cette aiguille fournit une autre indication lorsqu'on met le compteur en marche : il indique le nombre de satellites dont le compteur a fait l'acquisition au fur et à mesure de sa recherche, puis revient à 0 dès que le compteur est prêt.
- Le dénivelé positif est donné par le petit quadrant de gauche. Gradué de 0 à 4 avec un facteur x1000 et 3 sous-graduations par unité. Le chiffre 1 indique donc un dénivelé positif de 1000 m (et ainsi de suite), chaque petit tiret représente 250 m de plus. De quoi faire largement 3 fois l'ascension du Ventoux dans la journée, à défaut du Mont Blanc. Si le dénivelé dépasse les 4000 m, l'aiguille repart pour un tour. Cette aiguille fournit également une autre indication lorsque le compteur est en veille : elle indique le niveau de la batterie (1, la batterie est pleine, 0, la batterie est à moitié vide, 3 ou proche de 3 elle est vide ou presque vide).
Lorsque le compteur est en mode Ride, mais qu'il n'enregistre aucune donnée (si on est à l'arrêt depuis plus de 5 min), il se met en veille pour économiser la batterie. Il redémarre automatiquement dès qu'on se remet en marche ou qu'il détecte un mouvement.
A noter que lorsque la batterie approche des 5% de charge, les 2 aiguilles principales se mettent à 0 et les 2 aiguilles secondaires pointent sur 10h00.
La fixation :
Ce point m'a donné un peu de fil à retordre.
La platine de fixation est propre à OMATA avec 2 ergots et un crantage (on tourne de 90° pour bloquer le compteur sur son socle), mais le fabricant a pris soin de travailler en collaboration avec K-Edge qui propose un standard de fixation très connu et utilisé dans le milieu du cyclisme.
La platine de fixation Omata est très proche de celle de Garmin dans son fonctionnement et dans ses dimensions.
Le support K-Edge fournit avec le compteur se fixe au cintre et intègre une platine fixée par 2 petites vis à tête fraisée. Le compteur est prêt à l'emploi.
Cette fixation est bien adaptée aux vélos de course, vélos de triathlon, aux VTT/VTC, mais un peu moins aux Brompton compte tenu de sa taille et de sa forme.
Cela dit le support K Edge peut se fixer sur certains Brompton et au moins 1 utilisateurs l'a installé, mais il faut l'orienter vers l'arrière pour ne pas gêner la pose d'un sac (ce qui prend en revanche davantage de place en mode plié). Le support K-Edge est cependant prévu pour des cintres de diamètre 31,8 mm. Il faut donc un adaptateur.
Si on veut le fixer en position centrale ou sur le dessus du cintre, il faut se tourner vers Trigo qui propose des supports adaptés.
J'ai conservé pour le moment le support K-Edge fournit avec le compteur et qui est simple à poser. J'ai récupéré pour cela provisoirement l'adaptateur caoutchouc de la lampe avant d'origine qui permet de monter des supports au diamètre 31,8 mm sur des cintres Brompton en 22,2 mm. En serrant les vis de manière optimum, le support est suffisamment rigide pour supporter les secousses tout en permettant de le relever vers le haut ou vers le bas au moment ou on plie le Brompton.
Pour ceux qui veulent un support Trigo avec un positionnement central, il faut choisir le modèle prévu pour les caméras GoPro qui permet de régler l'inclinaison. Il se fixe sur le haut de la potence au niveau de la vis de serrage du cintre.
Cependant, l'entraxe des vis pour fixer la platine ne correspond pas à celui de Garmin et de K-Edge (il y a un très léger écart). Sur le support Trigo, l'entraxe est de 20 mm tandis que sur l'insert Omata/K-Edge, il est de 22 mm. Il faut donc repercer très légèrement à côté des trous existant pour faire des trous oblong et chanfreiner les bords pour noyer la tête fraisée des vis.
Le support Omata/K-Edge est néanmoins compatible avec les supports Garmin et Wahoo moyennant une platine adaptatrice (interface) qu'on trouve au détail.
Omata fournit également au détail d'autres supports pour équiper plusieurs vélos. Le catalogue était assez riche en accessoires jusqu'à récemment (il existait des adaptateurs Omata/Garmin et d'autres adaptateurs pour monter le compteur sur des vélos de triathlon par exemple), mais s'est réduit au strict minimum depuis mi-mars. J'ignore la raison.
Fonctionnement :
Je dispose du modèle standard sur fond gris (en mètres et km/h) avec la dernière version du firmware 2020 (les modèles de pré-série étaient reconnaissables aux icônes colorés sur la bague) qui intègre quelques améliorations permettant de connecter un accessoire ANT+/BLE.
Le compteur est très agréable à lire et la lecture se fait intuitivement et naturellement. Les aiguilles bougent de manière fluide (pas de saccades ou de sauts brusques).
J'ai procédé à quelques tests pour voir comment se comporte le compteur : démarrages lents et rapides de 0 à 30 km/h, freinages d'urgence de 30 km/h à 0 et marche au pas.
- Lorsqu'on démarre de manière rapide, il faut à peine plus d'un tour de pédalier pour que l'aiguille décolle et donne la vitesse instantanée. Le compteur est assez réactif.
- Lorsqu'on s'arrête brusquement, l'aiguille de la vitesse tombe rapidement à 0 (le temps de réaction est assez court).
- Lorsqu'on pousse le vélo au pas, l'aiguille décolle et réagit comme il se doit (entre 2 et 4 km/h suivant la vitesse à laquelle on marche).
J'ai également fait une comparaison avec mon ancien compteur Sigma ROX 8 sur de longues distances. Les données sont assez proches (distance, vitesse instantanée, temps parcouru....) et il y a globalement peu d'écarts. On peut noter quelques petites fluctuations sur la vitesse lorsqu'on est en forêt dense sur un terrain en dent de scie, mais c'est très léger (le ROX 8 étant un compteur avec un capteur de vitesse qui compte le nombre d'impulsions, il sera par nature plus fiable et plus stable).
Les 2 compteurs réagissent sensiblement à la même vitesse pour les démarrages et les arrêts.
Lorsqu'on passe dans un souterrain, le compteur perd malheureusement le signal (les aiguilles se remettent sur 0), mais se reconnecte rapidement une fois à l'air libre.
Même si ça peut être frustrant, ce n'est pas préjudiciable pour autant, les souterrains étant très rares dans ma région et les quelques centaines de mètres qui pourraient manquer lors d'une balade ne me gênent pas outre mesure.
Petite anecdote : le 14 mai dernier, j'ai participé à la sortie organisée à Tours par le magasin Cyclable où j'avais emmené le compteur avec moi. Le problème est que j'ai laissé sans m'en rendre compte le compteur allumé dans l'Interloire (TER 200) pour le trajet Orléans - Tours A/R (je suis allée à la gare en vélo). Malgré la faible réception, le GPS a continué à capter les satellites et à enregistrer les paramètres (vitesses, distance......), ce qui fait que je suis monté à 200 km/h avec
Normalement, le compteur est gradué jusqu'à 110 km/h, j'étais donc en excès de 90 km/h, mais il n'a pas bronché. Comme quoi le bougre est costaud (je me retrouve cependant avec un enregistrement à 200 km/h et un circuit de 150 bornes, qui plus avec un tracé comme si j'avais roulé sur la voie ferrée Paris - Bordeaux ligne classique)
L'application :
L'OMATA fonctionne avec une application propriétaire que l'on peut télécharger sur certaines plateformes de téléchargement suivant le téléphone utilisé (Apple Store et Google Play principalement).
Elle fonctionne depuis l'origine sous IOS Apple et plus récemment sous Android (avec une version bêta).
A noter que la version Android a été développée par un informaticien australien fan du projet Omata. L'accord conclu était assez original : cet informaticien a accepté de développer une déclinaison de l'application sous Android gracieusement, mais en échange d'un compteur une fois le travail accompli. Ce type d'accord n'est pas courant mais permet aux 2 parties d'être gagnantes et ça a permis à Julian Bleeker de développer rapidement une version Android qui aurait pris davantage de temps s'il était passé par un contrat avec une société d'informatique (sans parler du coût).
La version actuelle sous Android est la V1.1 qui date du 28 novembre 2019 (V1.0-alpha #3 en réalité).
La version actuelle sur Apple est la 2.5 sortie le 14 août 2021 qui fonctionne sous IOS 12 minimum.
Quelques copies d'écran sur iPhone des onglets de l'application
L'application permet d'ajuster les aiguilles du compteur, d'appairer des capteurs et de charger/transférer les données.
Sa présentation est à la fois simpliste avec toutes les données essentielles et très sympa.
Les données des sorties peuvent être téléchargées sur Strava, Cyclemeter ou GoldenCheeta qui permettent de les analyser, de les exploiter et d'obtenir des présentations très complètes.
On peut ainsi suivre son tracé, les courbes de dénivelé.... bref une bonne partie de ce qu'un GPS classique fait.
Sur l'appli Omata, on retrouve 3 "onglets" :
- Onglet Omata : donne les infos générales (kilométrage total, temps de trajet total, vitesse moyenne et maximale, distance totale, dénivelé positif total) sous une forme originale qui rappelle celle du compteur (présentation circulaire)
- Onglet Rides : permet de charger et d'afficher les données de chaque sortie (date, kilomètres parcourus, temps de pédalage)
- Onglet settings : permet de paramétrer le compteur. On peut ajuster les aiguilles si elles ne tombent pas pile poil sur la graduation, se connecter à Strava, appairer un capteur.....
La version Android a été déclinée en version 1.1 récemment pour corriger certains bugs. Elle souffre cependant de quelques défauts de jeunesse (j'ai pu l'appairer avec un Samsung récent, mais je n'arrive pas à charger les données. Ca marche peut-être sur des modèles plus anciens ou avec des versions d'Android plus anciennes que celle actuellement disponible). C'est un point à améliorer car beaucoup de gens possèdent un téléphone Android (même si les iPhone sont populaires).
La version Apple 2.5 fonctionne très bien et est nettement plus aboutie, car intégrant des informations et des fonctions non présentes sur la version Android.
Voilà 3 copies d'écran mises côte à côte de données téléchargées depuis l'OMATA sur Cyclemeter :
Un autre exemple de données traitées par GoldenCheeta pour illustrer ce qu'on peut afficher et exploiter :
On voit que sous ses apparences de montre à aiguilles, ce boîtier est capable d'enregistrer et de restituer une grande partie des données enregistrées et gérées par des compteurs GPS haut de gamme. On voit toute la force du Omata qui se cache dans le boîtier malgré son apparence vintage.
Conclusion:
Ce produit est très cher à l'achat (les prix ont encore augmenté de 50 $ récemment et risquent de bondir encore à l'avenir compte tenu de la pénurie de certains composants), mais alors quelle gueule nom de Dieu. Un produit unique au monde qui se distingue de tous les autres.
Bien que non nécessaire sur un Brompton, il apporte une touche d'originalité. Destiné exclusivement aux Geeks et à ceux qui veulent un produit original, différent des autres et qui peuvent se le payer.
On peut regretter cependant l'absence d'un rétroéclairage (comme sur les compteurs de voiture) ou à minima d'une fluorescence des graduations et des aiguilles pour éclairer le quadrant lorsqu'on circule la nuit ou dans un tunnel et l'heure, mais ce n'est pas rédhibitoire non plus, même si c'est dommage. Ca fera peut-être l'objet d'une prochaine évolution.
Autre remarques : les repères sur la bague rotative, le "bezel" (flèche, rond et +) auraient mérités d'être colorés pour être davantage visible.
Même s'il m'a coûté un bras, je ne regrette absolument pas mon achat.
Si vous souhaitez acquérir un exemplaire, munissez-vous d'une patience à toute épreuve (à moins de bien chercher sur le net pour trouver la pépite rare).
Les aficionados ont cependant déjà fait les fonds de tiroir (ou presque).
Macadam
La suite à venir.......