"Semaine de la mobilité : on a testé le Brompton, un vélo pliable"

Publié dans Le Soir.be, le 21 septembre 2014 : "Semaine de la mobilité: on a testé le Brompton, un vélo pliable" par Anne-Sophie Leurquin.

Une journaliste du Soir découvre le B et par écran interposé ces champions excentriques du pliage et dépliage au Brompton Benelux Open Championship 2014 (nous). Elle fait le récit d'une semaine de déplacements utilitaires.  Même sans apprendre grand chose, ni sur le B, ni sur le déplacement utilitaire à vélo, c'est toujours amusant de lire les expériences des premiers dépliages et de tours de roue des bromptonistes en herbe.

"Pas sa faute non plus si, une fois sur deux, il nous fallait transporter aussi un sac à ordinateur, les livres de la rentrée dénichés chez son libraire préféré, et que tous ces colis accumulés nuisaient au bon équilibre de l’embarcation."

Elle n'a sans doute pas utilisé un sac avant sur son M6 de l'année.  Et elle emmène un 50 dents : elle n'a pas lu "bien commencer en Brompton" !

Oui, c'est joliment écrit, mais lorsque je lis:

"Le seul petit reproche éventuel à faire, c’est le manque de stabilité du guidon, vu que le cadre est très court. Mais on s’habitue. Idem pour les roues, elles ont fatalement une moins grande force motrice, mais avec un bon coup de pédale tout s’arrange."

...je me dis que certains clichés ont la vie dure.

"Les roues ont une moins grande force motrice" ne signifie rien de précis. Je ne pense pas qu'elle parlait de la force gyroscopique. Et je ne sais pas d'où viennent ses idées à ce sujet.

Je crois comprendre que l'auteur possède un vélo de course, c'est sans peut-être pour ça qu'elle trouve que les roues du Brompton manquent de "force motrice".
le Brompton standard n'est pas non plus très "tonique", on peut nettement l'améliorer sur ce plan moyennant quelques petits ajustements.

C'est intéressant votre discussion sur cette idée de "roues à moins grande force motrice" ...

Depuis que j'ai le Brompton, j'ai comme une sensation que pour maintenir une allure soutenue (jusqu'à 20km/h et des poussières ça va), il faut un peu plus "relancer" je dirais que sur un vélo "classique".

Attention rien de rédibitoire et éreintant, juste une légère sensation. N'empêche que des fois, sur mon B, je me dis que les bromptonautes du forum qui relatent leur ballades cyclotouriste, parfois dans des régions exigantes physiquement, sont très courageux de le faire en B!

Quelqu'un ici avait posté le récit d'un cyscliste/journaliste anglosaxon qui avait testé le B en mode sportif et qui disait en substance que je dis là. N'est-ce pas là cette journaliste de Soir.be qu'elle voulait dire ? Et vous vous en pensez quoi ?


PS : je précise que j'ai un M6R 2014 avec plateau de 50 et des pneus Brompton

La journaliste n'était sûrement pas en "mode sportif" comme M. Hutchinson au BWC 2012 (comparatif).   J'ignore le sens physique qu'elle donne à "force motrice".  Et j'ignore quelle explication elle donnerait pour justifier que la taille des roues sont la cause d'une  moins bonne efficacité nettement perceptible sous le coup de pédale d'un navetteur.  Mettre en rotation une roue légère demande moins de travail qu'une roue lourde,  on pourrait aussi dire que la roue légère est plus "dynamique".  Par ailleurs, je n'ai pas bien compris ce qu'elle entend par la petitesse du cadre et le rapport qu'elle fait avec la stabilité du guidon. Bref, c'est confus.

Oui, on est très courageux mais rouler en Brompton dans des contrées montagneuses ne demande pas une somme d'effort supplémentaire que sur un vélo de randonnée.

L'expression "force motrice" est sûrement maladroite, mais je crois voir ce qu'elle veut dire en comparant les deux Bromptons que j'ai chez moi, je pense qu'elle parle du rendement :

* le mien :
- bloc de suspension Kamoya
- pédales MKS
- quelques composants plus légers
- roulements à billes de roue avant plus performant
- pneus kojaks

* celui de Madame :
- bloc de suspension classique jusqu'à récemment
- pédales classiques
- plus lourd (guidon P et porte baguage)
- pneus kevlar

La différence était criante, il fallait effectivement dépenser plus d'énergie au pédalage avec le deuxième brompton. On a testé les deux vélos ensembles en les échangeant, on était tous les deux d'accord sur ce constat. J'ai ensuite mis un bloc de suspension "FIRM" sur le second Brompton, c'est déjà mieux, moins cette impression de "pomper" en roulant, mais le miens reste toujours plus "électrique". C'est pour ça que je pense qu'elle a juste testé un Brompton en configuration classique qui souffre de la différence de rendement par rapport à son vélo : "un vieux cadre de course monté sur des pneus archi-fins qui est une petite bombe en ville".

Les causes que tu donnes, François, tiennent en partie à la rigidité de l'ensemble ou aux masses en mouvement (pédale, roue), d'autres aux frottements mécaniques. On peut ajouter : indirectement la position du cycliste sur la machine.

Je suis en train de lire les mémoires d'Alex Moutlon (et je recommande cet ouvrage à tout ceux qui peuvent lire l'anglais), il écrit page 166-167 (From Bristol to Bradford-on-Avon, a lifetime of engineering, Rolls-Royce Heritage Trust, Derby, 2009) :

"From the early days of the small wheel project,  I was deeply concerned about the reduction of the gyroscopic forces, a function wich depends on the wheel diameter (or more specifically, the rolling radius and mass) (...) Certainly the Moulton bicycle in the form of the last prototypes of 1960-61 handled beautifully at very low and high speeds.  But at moderate speeds one could only ride hands-off at several mph faster than that possible on a 26" wheel machine.  To restore the gyroscopic effect I had made a 3/8" diameter steel ring which could be fitted on the inside of the rim of our 16" wheel.  This remedy was never called for by any customer as all enjoyed the advantage of the small wheel and accepted its one deficiency; such is the adaptability of the human being."

Ma traduction : "Dès les premiers jours du projet d'une petite roue, j'étais profondément préoccupé par la réduction des forces gyroscopiques, une fonction qui dépend du diamètre de la roue (ou, plus précisément, du rayon de roulement et de la masse) (...) Certes, la bicyclette Moulton sous la forme des derniers prototypes de 1960-1961 se conduisait magnifiquement à des vitesses très basses et hautes. Mais à des vitesses modérées,  on pouvait seulement lâcher les mains du guidon à un vitesse supérieure de plusieurs miles par heure à celle qui le permettait avec un vélo aux roues de 26 pouces.  Pour rétablir l'effet gyroscopique,  j''avais fait un anneau en acier d'un diamètre de 3/8 pouce pour l'installer à l'intérieur de la jante de notre roue de 16 pouces. Ce recours n'a jamais été demandé par un client, tous prenaient du plaisir de l'avantage à avoir une petite roue et acceptaient cette lacune; telle est la capacité d'adaptation de l'être humain".

Qu'entend Moulton par un " 3/8" diameter steel ring", ou un "anneau en acier d'un diamètre de 3/8 pouce pour l'installer à l'intérieur de la jante de notre roue de 16 pouces"?

Sans doute un anneau qui pouvait être placé sur le fond d'une jante à simple paroi.

L'idée consistait à alourdir la roue pour conserver une plus grande inertie dans le mouvement?
Toutes mes excuses pour le vocabulaire maladroit, je ne maîtrise pas très bien ces notions de mécanique.

L'effet gyroscopique est plus grand quand on augmente la masse : le rayon étant fixé (16 pouces) il ne reste plus qu'à alourdir la roue.

Merci, la vidéo illustre bien le phénomène. L'effet gyroscopique permet donc à la roue de rester droite pendant le mouvement, ce qui, dans le contexte ci-dessus, améliore la stabilité quand on lâche le guidon.

Pour la stabilité, la taille de la roue a un effet mais aussi la géométrie de la fourche, l'inclinaison du tube de direction et la chasse.  Son ancien course doit avoir une géométrie a l'ancienne qui privilégiait la stabilité (les course actuels sont souvent beaucoup moins stable).  Quelques infos :

http://www.docvelo.com/geometrie_velo.htm

Pour le rendement, son course est surement sans suspension AR, cela fait une grosse différence surtout sur parcours vallonné et Bruxelles est une ville très vallonnés, pleines de montées et de descentes.

Son course est sans doute chaussé de pneus course qui ont un meilleur rendement que les pneus du B essayé (l'importateur belge met souvent des Marathon et même les Brompton kevlar plus légers n'ont pas non plus le rendement d'un pneu course.  A ce sujet la différence entre les deux B de FranB vient sans doute aussi de pneus Brompton Kevlar vs. Kojak).

Enfin, les roues du B n'ont pas le rendement de bonnes roues de vélo de course.

Merci pour le schéma, je viens d'apprendre un nouveau mot : la chasse.

jipe a écrit:

A ce sujet la différence entre les deux B de FranB vient sans doute aussi de pneus Brompton Kevlar vs. Kojak).

Pour ma part, j'évalue ainsi l'influence de chaque changement, effectué à quelques mois d’intervalle :

- suspension : le passage de la classique à la FIRM a changé le comportement du vélo qui est devenu plus réactif à l'accélération et à stabilisé le pédalage : moins de "boing boing", y compris en côtes. J'ai eu l'impression d'avoir un nouveau vélo et je regrette de ne pas l'avoir installé à l'achat. Autour de moi, la plupart des enthousiastes du Brompton ont aussi rigidifié leur suspension. La différence entre la suspension FIRM et la suspension Kamoya est moins nette par contre. La légende affirme que le ressort permet de transférer plus efficacement une partie de l'énergie, mais la suspension classique "FIRM" est déjà bonne pour un prix très raisonnable.

- les kojak : oui, amélioration ressentie du rendement également, vélo plus vif.

- les pédales MKS : je n'ai pas senti de différence dans un premier temps. je me suis rendu compte du gain plusieurs mois plus tard en utilisant un autre Brompton équipé des pédales classiques : elles m'ont donné une impression d'élasticité désagréable, de fragilité par rapport à la fermeté des MKS.

Reste à savoir ce qui est réel ou juste ressenti.

https://www.facebook.com/groups/869971656448912/

j'ai fait 46 km en 2h01... à partir du centre de bruxelles.

Sur la partie la plus roulante, ma moyenne était de 27 kmh avec des pointes à 31 /32

avec les KOJAC, la suspention FIRM, mon S2L est très sportif

C'est une réflexion récurrente quand certains voient le B pour la première fois : "mais tu arrives à rouler assez vite avec de si petites roues ?" ... qui me fait systématiquement bien rigoler !!!

Comme si la vitesse d'un véhicule dépendait de la taille de ses roues ...

jipe a écrit:

Enfin, les roues du B n'ont pas le rendement de bonnes roues de vélo de course.

Vu la taille des roues, leur rigidité, le poids de la jante, la taille des rayons donc leur inclinaison au moyeu, le nombre de rayons, le nombre de croisement et leur diamètre, il y a fort à parier au contraire que les roues de B soient bien plus efficace que 90 % des roues de vélo de route commercialisées déjà montées (et ce n'est pas un question de tarif).

Après, effectivement, pour l'inertie, c'est forcément moindre mais en ville entre deux feux ou même sur le plat sur qques Km, m'étonnerait que ce soit significatif ...

karatekid2 a écrit:

jipe a écrit:

Enfin, les roues du B n'ont pas le rendement de bonnes roues de vélo de course.

Vu la taille des roues: leur rigidité, le poids de la jante, la taille des rayons donc leur inclinaison au moyeu, le nombre de rayons, le nombre de croisement et leur diamètre, il y a fort à parier au contraire que les roues de B soient bien plus efficace que 90 % des roues de vélo de route commercialisées déjà montées.

Après, effectivement, pour l'inertie, c'est forcément moindre mais en ville entre deux feux ou même sur le plat sur qques Km, m'étonnerait que ce soit significatif ...

je disais "de bonnes roues de vélo de course" du genre de celles que je vois sur les vélos de coureurs amateurs genre Zipp, Bora, Fulcrum, FFWD... pas la bibine montée en standard par Decat, Gosport... les coureurs amateurs ne roulent pas sur ce genre de vélos !

Les roues du B avec ses nouvelles jantes très costaudes et rigides sont efficaces sur certains revetements mais de par leur rigidité très importante (jantes solide et lourde, rayons très courts) manquent totalement de réactivité

jipe a écrit:

karatekid2 a écrit:

jipe a écrit:

Enfin, les roues du B n'ont pas le rendement de bonnes roues de vélo de course.

Vu la taille des roues: leur rigidité, le poids de la jante, la taille des rayons donc leur inclinaison au moyeu, le nombre de rayons, le nombre de croisement et leur diamètre, il y a fort à parier au contraire que les roues de B soient bien plus efficace que 90 % des roues de vélo de route commercialisées déjà montées.

Après, effectivement, pour l'inertie, c'est forcément moindre mais en ville entre deux feux ou même sur le plat sur qques Km, m'étonnerait que ce soit significatif ...

je disais "de bonnes roues de vélo de course" du genre de celles que je vois sur les vélos de coureurs amateurs genre Zipp, Bora, Fulcrum, FFWD... pas la bibine montée en standard par Decat, Gosport... les coureurs amateurs ne roulent pas sur ce genre de vélos !

Les roues du B avec ses nouvelles jantes très costaudes et rigides sont efficaces sur certains revetements mais de par leur rigidité très importante (jantes solide et lourde, rayons très courts) manquent totalement de réactivité

Pardon mais une roue rigide est par nature réactive surtout en 16" ; par contre, il est vrai qu'elle aura moins d'inertie à poids égal qu'une roue de 700.

Et pour les roues-sytème que tu cites, leur rigidité est vraiment très variable suivant les modèles et surtout la puissance et le poids du cycliste. Une roue D4 pourra être être plus rigide qu'une Fulcrum pour un coureur sprinter de 90 Kg ...
Et j'ai l'habitude, cela fait 9 ans que je monte des roues sur-mesures ...