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Il y a 635 millions d’années, la Terre serait sortie brutalement d’une phase de glaciation généralisée à toute la planète ou presque. C’est la théorie de la Terre boule de neige. Selon des chercheurs de l’université de Riverside, ce serait la rapide libération de méthane par des clathrates qui aurait mis fin à cette supposée période glaciaire extrême.
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Si la théorie est exacte, il serait important de déterminer les détails de l’enclenchement du processus de dégazage et de son déroulement. Les gisements de clathrates sont moins importants aujourd’hui qu’à cette période reculée de l’histoire de la Terre, mais l’activité humaine pourrait bien déstabiliser ces derniers, ce qui serait catastrophique car il en résulterait un réchauffement climatique encore plus rapide et plus important que celui que nous subissons.
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La fonte des méthanes marins et du permafrost aurait été absolument vitale en ce temps-là, juste avant l’explosion de la vie au Cambrien, puisque cela aurait sorti le climat terrestre d’un refroidissement (-50°) qui semblait irrémédiable à cause de la réflexion des rayons du soleil par une Terre presque entièrement recouverte de glaces. On peut en tirer la conclusion qu’on est passé d’une boucle de rétroaction positive renforçant la glaciation lorsque les glaciers gagnaient du terrain, à une boucle de rétroaction positive inverse où la libération du méthane provoque un réchauffement rapide qui provoque la fonte d’une plus grande quantité de méthane, comme si toute l’énergie absorbée par la Terre se libérait rapidement, phénomène qu’on retrouve à la fin de chaque glaciation. Il faut donc bien s’inquiéter de ce phénomène dans le cadre de notre réchauffement accéléré qui pourrait s’emballer, qui semble le faire déjà avec la fonte de la calotte glaciaire même si certains restent sceptiques, arguant du fait que cette libération de méthane devrait être très lente (tout dépend de l’échelle de temps !). Il faudrait s’en assurer.
Il est intéressant de souligner aussi que ce méthane a une origine organique, que c’est donc la vie qui avait accumulé toute cette énergie. Ce serait d’ailleurs la vie qui serait aussi responsable de la glaciation généralisée précédente en ayant produit un excès d’oxygène, que les organismes multicellulaires "aérobies" auront pour fonction de limiter (voir La Part maudite).
L’évolution des gaz à effet de serre sur 800 000 ans
On ne voit pas bien sur la courbe, mais les valeurs actuelles de 380 ppmv crèvent le plafond ! Ce qu’on constate, en effet, c’est que nous avons ajouté du CO2 au moment même où sa concentration était déjà maximale sans qu’on n’y soit pour rien. La question est de savoir si cela nous entraîne dans une bombe climatique comme lors du PETM ou si la décroissance naturelle du CO2 pourrait nous sortir d’affaire. Hélas, dans cette course contre la montre, nous allons beaucoup trop vite...
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Fonte rapide des glaciers Andins
1er juin 2008
Au total, 70 % des glaciers tropicaux du monde sont situés dans la haute cordillère des Andes du Pérou, de la Bolivie et de l’Equateur. Au cours des 27 à 35 dernières années, 22 % de la surface des 18 glaciers de montagne que compte actuellement le Pérou ont été perdus, soit une surface équivalente à tous les glaciers de l’Equateur. Depuis 1970, les glaciers des Andes ont perdu 20 % de leur volume, selon un rapport du service national de météorologie et d’hydrologie du Pérou.
Banque Mondiale, 22 avril 2008 Depuis 1970, les glaciers dans les Andes ont perdu 20 % de leur volume.
L’alimentation en eau des grandes villes de la région est tributaire des eaux de ruissellement glaciaire.
Quito, la capitale équatorienne, tire 50 % de son eau potable du bassin glaciaire et La Paz, en Bolivie, 30 %.
Le volume de la surface glaciaire perdue au Pérou équivaut à 7 000 millions de mètres cubes d’eau, ce qui représente environ dix ans d’approvisionnement en eau pour la ville de Lima.
Walter Vergara, ingénieur de la Banque mondiale, indique du doigt une parcelle blanche sur le flanc de la montagne.
« Vous voyez cette couche de glace, avant toute la montagne en était recouverte », dit M. Vergara dans un reportage sur le recul des glaciers en Bolivie diffusé le 20 avril sur Dateline NBC.
Près de 99 % du glacier Chacaltaya a disparu depuis 1940 alors qu’il était initialement prévu qu’il ne fondrait pas complètement avant 2013, note M. Vergara dans son rapport intitulé « Visualizing Future Climate in Latin America » (Prévoir les futurs changements climatiques en Amérique latine).
Aujourd’hui, le glacier Chacaltaya disparaît à vive allure, tout comme d’autres glaciers des Andes, en raison du réchauffement climatique, affirme M. Vergara. « Les gaz à effet de serre en sont la principale cause. La communauté scientifique s’accorde à dire que ce phénomène est causé par l’homme. » La perte des glaciers menace l’approvisionnement en eau de 30 millions de personnes.
Etant donné que l’approvisionnement futur en eau, l’agriculture et la production d’énergie sont à risque dans la région, la Banque mondiale et le Fonds mondial pour l’environnement travaillent en collaboration afin de mettre au point des stratégies d’adaptation pour les communautés locales. De plus, la Banque mondiale a signé ce mois-ci une entente avec l’agence spatiale japonaise pour qu’elle lui fournisse des données précises et des images en haute résolution lui permettant de mieux surveiller le recul des glaciers dans les Andes.
Les glaciers de basse altitude pourraient disparaître d’ici 10 ansAu total, 70 % des glaciers tropicaux du monde sont situés dans la haute cordillère des Andes du Pérou, de la Bolivie et de l’Equateur. Au cours des 27 à 35 dernières années, 22 % de la surface des 18 glaciers de montagne que compte actuellement le Pérou ont été perdus, soit une surface équivalente à tous les glaciers de l’Equateur. Depuis 1970, les glaciers des Andes ont perdu 20 % de leur volume, selon un rapport du service national de météorologie et d’hydrologie du Pérou (SENAMHI).
De plus, il est attendu que la plupart des glaciers de plus petite taille de la cordillère des Andes diminueront d’ici une génération. Des projections et des travaux d’après modèles indiquent que bon nombre de glaciers situés en plus basse altitude pourraient disparaître complètement au cours des 10 à 20 prochaines années.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) confirme que des changements thermiques se produisent dans les systèmes climatiques environnementaux. Le plus récent rapport du GIEC (2007) rassemble des preuves en provenance de tous les continents et de la plupart des océans qui démontrent que bon nombre de systèmes naturels sont touchés par des changements climatiques régionaux et en particulier par des hausses de température.
La région de l’Amérique latine et des Caraïbes est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, selon le GIEC. Il est prévu que des écosystèmes clés subissent des effets irréversibles. L’impact du réchauffement climatique sur la disponibilité de l’approvisionnement en eau est l’un des effets majeurs déjà observés dans cette région. De plus, il est prévu que la situation ira en se dégradant au fil du temps.
Une vidéo commanditée par la Banque mondiale et présentée l’année dernière au cours de la réunion du GIEC à Bali, en Indonésie, décrit les impacts déjà ressentis à Pucarumi, une petite communauté située dans les contreforts des Andes péruviennes aux neiges éternelles. Felipe, un berger d’alpaca, a vu le glacier Ausangate, source de vie, reculer année après année. « Nous ressentons les effets du changement climatique », dit Felipe. En l’absence d’un ruissellement suffisant de l’Ausangate pour irriguer ses pâturages, Felipe ne peut pas assurer la croissance de ses animaux. « Cette fonte des neiges signifie que nous recevons moins d’eau », dit-il. « Ce facteur climatique nous met tous en grand danger. »
En plus de rendre difficile l’élevage du bétail sur des pâturages desséchés, le manque de ruissellement du glacier nuit à la culture des patates natives et les habitants locaux doivent se tourner vers la plantation coûteuse de « patates améliorées avec des fertilisants chimiques ».
Video : Recul du glacier Ausangatehttp://fr.youtube.com/watch?v=y0qDc4hXUSY&eurl=http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2025
Le recul des glaciers et ses conséquences économiquesL’une des fonctions majeures des glaciers est leur capacité à réguler l’approvisionnement en eau par ruissellement au cours des périodes sèches et chaudes tout en stockant l’eau sous forme de glace pendant les périodes humides et fraîches. Au fur et à mesure que les glaciers reculent, cette fonction de régularisation de l’eau sera affectée et, éventuellement, elle disparaîtra. La zone touchée par cet impact couvre l’ensemble des Andes tropicales qui abritent 30 millions de personnes et une biodiversité vitale à l’échelle mondiale. Par conséquent, les changements relatifs à l’approvisionnement en eau auront des répercussions sur les communautés montagnardes, sur l’agriculture et sur l’intégrité des écosystèmes. M. Vergara affirme que « le ruissellement de l’eau dans le bassin glaciaire qui alimente El Alto a diminué au fur et à mesure que les glaciers ont reculé et aujourd’hui, l’approvisionnement en eau y est à peine suffisant pour répondre à la demande pendant la saison sèche. »
Impact sur l’approvisionnement en eau des villes andinesUn changement rapide de l’approvisionnement en eau mettra en péril la population humaine ainsi que l’approvisionnement alimentaire, et le coût plus élevé de l’eau pourrait en bout de ligne nuire à la capacité des villes à maintenir des économies locales florissantes. L’alimentation en eau des grandes villes de la région est tributaire des ruissellements des glaciers. Quito, la capitale de l’Equateur, tire 50 % de son eau potable du bassin glaciaire et La Paz, en Bolivie, 30 %. Le volume de la surface glaciaire perdue au Pérou équivaut à 7 000 millions de mètres cubes d’eau, ce qui représente environ 10 ans d’approvisionnement en eau pour la ville de Lima.
Impact sur l’agricultureLa réduction de l’approvisionnement en eau pendant la saison sèche et l’allongement de la saison sèche ont des conséquences néfastes sur l’agriculture, comme le constatent déjà les habitants de la communauté de Pucarumi.
Impact sur l’énergieLa plupart des pays des Andes tirent la majorité de leur énergie de la production d’hydroélectricité : Bolivie 50 %, Colombie 73 %, Equateur 72 % et Pérou 81 %. Cette proportion pourrait considérablement diminuer dans les régions où les bassins hydrologiques sont alimentés par des glaciers.
Conséquences économiquesLe recul des glaciers andins est lourd de conséquences pour l’économie locale. Par exemple, au Pérou, les coûts annuels supplémentaires imputables au secteur de l’énergie sont évalués à 1,5 milliard de dollars (s’il y a rationnement) ou à 212 millions de dollars (si un scénario d’adaptation graduelle est mis en place).
Dans tous les cas de figure, le Pérou devra investir, probablement dans l’énergie thermique, pour accroître sa capacité énergétique, à un coût de près de 1 milliard de dollars par gigawatt installé, ce qui aura pour effet de faire grimper les prix pour les utilisateurs et de déclencher le cercle vicieux de l’augmentation des émissions de carbone. M. Vergara estime que les conséquences économiques de la fonte des glaciers sont énormes et qu’elles se chiffrent en milliards de dollars pour le secteur de l’énergie.
Mesures d’adaptationLe ruissellement des bassins glaciaires des Andes est un élément important des budgets en eau puisqu’il assure des flux à l’année pour l’agriculture, pour l’approvisionnement en eau potable, pour la production d’énergie et pour l’intégrité de l’écosystème. Un changement attribuable au réchauffement climatique de ce type et de cette taille, avec de telles conséquences sociales et économiques, constitue le premier avertissement de la nécessité de l’adaptation.
Certaines mesures d’adaptation aux impacts du changement climatique dans les bassins glaciaires (de la Bolivie, de l’Equateur et du Pérou) comprennent :
• le développement de sources alternatives d’approvisionnement en eau, la gestion de la demande en eau et le stockage d’eau ;
• la diversification des sources d’énergies ; et
• l’adoption de cultures alternatives et la mise en œuvre de systèmes d’irrigation de pointe.
La Banque mondiale travaille de concert avec le Fonds pour l’environnement mondial afin de mettre en place ces mesures d’adaptation en :
• finançant la conception détaillée de certaines mesures d’adaptation ;
• mettant en œuvre des projets pilotes régionaux et stratégiques pour faire face aux principaux impacts de la fonte rapide des glaciers sur certains bassins ; et
• soutenant l’observation et l’évaluation continues du recul des glaciers et des impacts qui y sont liés sur la région.
La Banque prépare actuellement des projets avec l’aide d’un groupe multidisciplinaire qui comprend des experts en glaciologie, en détection à distance, en agriculture, en approvisionnement en eau et en énergie, ainsi qu’en développement rural.
Lire aussi : Pérou : la cordillère dévastée par le réchauffement climatique
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Selon Marco Zapata, chef de l’Unité de glaciologie de l’Institut National de ressources naturelles (, les 3.044 glaciers du Pérou, l’un des pays les plus touchés par le réchauffement climatique avec le Honduras et le Bengladesh, ont perdu plus de 25% de leur masse en huit ans. </BLOCKQUOTE>
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Publication originale Banque Mondiale