La Grande Traversée du Massif Central [récit]

Bonjour à tous !

Je sais : l'époque est plus à la tarte au potiron et aux speculoos qu'à la promenade cyclotouriste, mais vous savez comment ça se passe, on a toujours d'autres priorités et les "projets en cours" finissent par s'accumuler… À l'image de ce compte-rendu, qui traîne dans mon dossier "brouillons" depuis le mois de juin!
On va dire que je profite des premiers frimas hivernaux pour souffler sur les dernières braises estivales…

Après les Alpes en 2009 (via la Route des Grandes Alpes) et les Pyrénées en 2010 et 2011 (en suivant la Route des Cols), je me suis dit que, cette année, il serait intéressant d'aller me balader dans la troisième grande zone montagneuse du pays : le Massif Central.
J'ai donc rejoint Clermont-Ferrand à Montpellier en 9 étapes (du 12 au 21 juin), en traversant quelques-uns parmi les plus beaux paysages de France…!

Voici (avec pas mal de retard!) un petit compte-rendu de cette Traversée du Massif Central en Brompton… par la route, évidemment !
Pourquoi "Par la route"? Certains parmi vous ont peut-être déjà entendu parler de la fameuse GTMC ("GTMC" pour "Grande Traversée du Massif Central", of course) : il s'agit d'un parcours VTT d'environ 680 km qui débute à Clermont-Ferrand et se termine à Sète ; il est balisé sur quasiment toute sa longueur et est constitué en majeure partie de chemins et de pistes (quelques passages sur route servant de liaison). Les éditions Chamina en ont tiré un très bon guide qui décompose l'itinéraire en une quarantaine de tronçons présentés en autant de fiches pratiques (cartes, orientation, infos touristiques…). On trouve sur le Web de nombreux billets rédigés par des cyclistes ayant parcouru cette GTMC à l'aide du guide susdit : la plupart en reviennent conquis.

J'ai donc repris l'allure générale de ce tracé comme base pour mon propre itinéraire, en remplaçant toutes les pistes VTT par de la bonne route bien bitumée ; j'y ai ensuite ajouté quelques détours de mon cru selon mes centres d'intérêts et mes besoins pratiques. Comme les années précédentes, chaque étape a été soigneusement préparée et toutes les réservations d'hôtel ont été faites à l'avance, afin d'optimiser le timing et d'éviter les pertes de temps à chercher où manger et dormir…

Je m'étais quand même fixé quelques contraintes : un kilométrage journalier maximal de 100 km et un dénivelé positif journalier compris entre 1000 et 2000 m, pour un parcours total d'environ 800 km à répartir sur 9 jours, le tout en roulant autant que possible en montagne. Ce dernier point était assez déterminant, car le Massif Central n'est pas aussi "homogène" que les chaînes des Alpes ou des Pyrénées, il présente plutôt une succession de paysages assez différenciés (monts, plateaux, gorges, vallées, collines, lacs, etc.) ; c'est en partie ce qui fait son charme, d'ailleurs…!
Je voulais donc intégrer quelques belles ascensions à l'itinéraire sans avoir à faire de trop longs détours pour y accéder…

Voici le trajet tel qu'initialement prévu. À peu de chose près, c'est la route que j'ai effectivement empruntée… Les étapes sont représentées par des pastilles bleues, quelques endroits assez connus sont figurés par des pastilles jaunes :



Et maintenant : les photos… !

En partant de Clermont-Ferrand, ma première rencontre a été le Puy de Dôme… Malheureusement, depuis la mise en service du train panoramique, l'accès par la route est réservé aux véhicules de service : plus moyen d'y monter à vélo !… De toute façon, vue la météo, je n'aurais pas aperçu grand-chose…


À l'hôtel : comme d'habitude, le Brom squatte un coin de la chambre… Aucun souci, même dans les établissements qui se veulent d'un bon standing…


Col de la Geneste : un petit col sympathique et relativement facile comme on rencontre beaucoup dans le Massif Central…


Soleil du matin sur le col de Serre ; premier arrêt sur la route qui mène au col du Pas de Peyrol…


"Avenue belge", peut-on lire sur le goudron… Pourtant, pas de fritkot en vue…
À l'arrière-plan, la petite dépression dans la ligne d'horizon s'appelle la "Brèche de Roland" (comme dans les Pyrénées, oui oui!)


Le col de Pas de Peyrol et, à l'arrière-plan, l'escalier qui mène au sommet de Puy Mary. Ce matin-là, l'endroit était quasiment désert, mais en haute saison, c'est paraît-il très fréquenté…


À chaque voyage, son lot de surprises… Quelquefois plaisantes, comme cette rencontre avec ce fier vaisseau du désert…


…et quelquefois déplaisantes, comme ces deux crevaisons survenues dans la même journée…!


Invitation à l'évasion dans les environs de Saint-Flour…


Le Viaduc de Garabit, construit par Eiffel…


Mende, aux portes des Gorges du Tarn. Détail de la cathédrale…


Mende, à l'hôtel : lessive du soir, avant d'aller manger…


Arrivée dans les formidables Gorges du Tarn, sous un soleil de plomb…


Le lendemain, toujours dans les Gorges, montée vers le Causse Méjean…


Le jour suivant : ascension du Mont Aigoual…


… en haut duquel on jouit d'une belle vue sur les Cévennes…


L'impressionnant Cirque de Navacelles… Descente et remontée obligatoires, sinon c'est pas drôle …
Cela permet d'arriver sur le Causse du Larzac, que l'on aperçoit en face…


Le petit village de Navacelles, situé au fond du Cirque éponyme… Bon plan pour une pause à l'ombre, avant d'attaquer la remontée…


Camion-épicerie rencontré en descendant du Larzac, vers la vallée de l'Hérault…


…Dernière étape avant Montpellier : Celles, au bord du Lac du Salagou : un endroit vraiment idéal pour terminer la traversée… L'étape du lendemain, plus tranquille, devait simplement me permettre de "rejoindre la civilisation"…


…Spéciale dédicace à Pierrox avec ce VW aperçu dans le camping, alors que je quittais le lac…


Comme les années précédentes, la dernière étape me mène au bord de la Méditerranée…


…Avant de rejoindre Montpellier, destination finale.
Le soir de mon arrivée, c'était la fête de la musique : ambiance assurée dans tout le centre-ville (ici, le groupe Highway sur la place de la Comédie)…


Et voilà…
C'est tout pour cette troisième traversée franco-montagnarde. Bilan très positif : aucun ennui mécanique (hormis ces 2 crevaisons), pas de problème de santé ni de douleur extravagante (malgré certaines étapes assez ardues) et moral au beau fixe en rentrant, cela va de soi…

J'espère que ça vous a plu !…
Toutes questions, remarques et suggestions sont bienvenues… !

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J'ai déjà évoqué les détails pratiques de ce type de voyage dans mes compte-rendus précédents et dans certains posts, sur le forum ; c'est pourquoi je ne me suis pas trop étendu dessus cette fois-ci.
Néanmoins, si vous voulez en savoir plus (et voir d'autres photos), je vous invite à lire les trois billets que j'ai publié chez Urbanbike et dont ce topic est un condensé. Ça se passe par ici (intro technique), par ici (premières étapes) et par ici (dernières étapes)…

Salut Vincent ! Beau parcours dans des régions que j'ai visitées et où j'ai résidé plusieurs fois.
J'envisage aussi un petit périple dans les montagnes. Je pense aux Vosges et au Jura, Colmar est à 5 heures de train de Bruxelles.

Toujours sur les jantes Brompton !

Je découvre ton nouvel avatar, un Brompton chargé d'un sac avant contre un poteau en contre-jour lors d'une randonnée en montagne. Les nouveaux lecteurs vont te demander à nouveau tous les détails de ton matériel.

Bravo pour le bel effort et pour le reportage!!

Je connais bien toute cette région pour y avoir également séjourné en gîtes plusieurs fois ainsi que le lac du Salagou où il m'est arrivé de camper avec mon T5 California.

@ Abeillaud: encore 10. sorry! 9......

bravo vincent a vélo!
quelle grimpepette ....
tu as un 16 vitesses, moyeux de 8 et double plateau. quel sont les développements?

l'anver-soif

Bravo et merci pour le reportage

Joli ce trajet ! J'avais garé mon combi au lac de Langogne, mais c'est plus à l'est de ton périple... et j'étais en panne ! Merci pour la dédicace en tout cas, un combi orange ça fait également penser à Cath 28 of course.

vincent à vélo a écrit:

... vous savez comment ça se passe, on a toujours d'autres priorités et les "projets en cours" finissent par s'accumuler…

Ben oui on sait bien, d'ailleurs ton prochain périple tu auras enfin un Brompton un peu modifié...

jolie balade sa respire le bonheur

vincent à vélo a écrit:

J'espère que ça vous a plu !…

Oh que oui, même que j'en redemanderais bien

Beau récit, toujours plaisant à lire......tu as laissé tombé ton Mountain Drive?????

Merci Vincent à Vélo de nous faire partager cette traversée solo du Massif Central au travers de tes photos et de ton récit.
Abeillaud me met déjà en appétit avec une virée dans les Vosges et le Jura.

Macadam.

Merci à tous pour vos commentaires !

Abeillaud > en effet, nouvel avatar… Photo prise en 2010, lors de ma première tentative de traversée des Pyrénées que j'ai du interrompre suite à une blessure… La voir là, ça m'oblige à rester modeste et prudent, pour mes futurs projets de randos

relax-max et Dépannez-vous > j'ai toujours le MD… On peut le reconnaître ça et là, sur les photos.

D'après mes calculs réalisés à l'époque, les développements de l'ensemble MD 46T + X-RF8w 20T donnent (arrondi à 5 cm) :

MD ON :
• Gear 1 - 100% : 1,20 m
• Gear 2 - 130% : 1,70 m
• Gear 3 - 148% : 1,95 m
• Gear 4 - 169% : 2,25 m
• Gear 5 - 192% : 2,45 m
• Gear 6 - 220% : 2,90 m
• Gear 7 - 250% : 3,30 m
• Gear 8 - 325% : 4,30 m

MD OFF : 
• Gear 1 - 100% : 3,05 m
• Gear 2 - 130% : 3,90 m
• Gear 3 - 148% : 4,50 m
• Gear 4 - 169% : 5,15 m
• Gear 5 - 192% : 5,85 m
• Gear 6 - 220% : 6,70 m
• Gear 7 - 250% : 7,60 m
• Gear 8 - 325% : 9,90 m

Chacun tirera ses propres conclusions

Ça m'apprendra à regarder tes photos que d'un oeil!

Merci

Fredo a écrit:

vincent à vélo a écrit:

J'espère que ça vous a plu !…

Oh que oui, même que j'en redemanderais bien

Idem, j'ai aimé ton récit

Ça devrait être interdit les très chouette récits en automne quand il pleut... ça donne trop envie de repartir !

Merci beaucoup !

J'en reviens pas que l'on puisse plus monter sur le Puy de Dôme à vélo...

Merci Vincent ! c'est magnifique et ça donne envie de repartir !
Nous sommes nombreux à apprécier et à pratiquer ce genre de cyclotourisme plutôt "sportif", alors je me demande pourquoi on ne s'arrange pas pour partir à 3 ou 4 Bromptons ?

Belle balade, çà donne envie de commencer......
tu roules seul ou en groupe?

@bbfok,

Bonne idée, l'engouement est grand parmi le noyau des randonneurs... mais s'engager en connaissance de l'effort à produire.

Phil.

@Jacq&Phil parfaitement ! il y a les balades et les randonnées. Les randonnées exigent un minimum de condition physique et de l'entraînement pour celui qui ne roule pas quotidiennement.

On m'a déjà proposé plusieurs fois de m'accompagner, mais je décline toujours gentiment car, pour ces randos en montagne, j'ai pris l'habitude de rouler seul.
D'abord parce que ce sont des petits défis sportifs que je me lance et que tout (organisation, étapes, etc.) est "calibré" en fonction de mes propres forces et faiblesses ; il n'est pas certain que ça pourrait convenir à d'autres personnes qui risqueraient de trouver ça trop dur… ou trop facile (ou trop casse-c* ; je ne l'exclus pas!)… Du coup, il faudrait adapter l'ensemble et ça deviendrait un projet sensiblement différent : partir à plusieurs en montagne en veillant à ce que chacun y trouve son compte (ce que j'ai déjà fait avec une personne moins habituée au vélo que moi, et c'était une très belle expérience)… Ensuite, parce que ces petits trips en solitaire créent une vraie "coupure mentale" avec le quotidien professionnel et ça me permet de me "retrouver face à moi-même" pendant une bonne semaine…

Par-contre, je serais assez partant sur le principe d'un petit séjour montagnard de 3-4 jours, avec une ou deux randos (très) musclées à la clef… Mais le problème pour moi, c'est que les beaux cols de haute montagne ne sont en général accessible qu'à partir de juin (compter mi-juin pour être certain), et c'est généralement à cette période que je pars en rando , car c'est le meilleur moment pour rouler en montagne (pas trop chaud, pas trop de touristes, nature magnifique, etc.).
Bon, ça pourrait aussi se faire en juillet/août, mais faudrait voir avec les dispos de chacun (vacances scolaires…), la météo (pas de canicule svp), etc.
On peut en reparler au printemps !

Sinon, concernant l'accès au Puy de Dôme, j'ai beaucoup cherché sur le Web pour avoir l'info exacte : certains cyclos sur les forums "bien informés" soutenaient qu'il serait encore possible de monter, mais seulement à vélo, etc.
C'es un échange d’e-mails avec la Chargée de mission “Panoramique des Dômes” (DGRD-DIT) du Conseil général du Puy de Dôme qui m’a confirmé que, depuis la mise en place du nouveau train panoramique, l’accès au sommet est réservé aux véhicules de service. Par-contre, ils n'excluent pas d'autoriser exceptionnellement l'accès aux vélos pour des cyclosportives (régionales, on imagine – vu le foutoir généré par le TdF)… Cela dit, les chemins de randonnée qui passent par la forêt et mènent jusqu’au sommet restent, eux, totalement accessibles. Avec de bons pneus…



En quittant lac du Salagou… Vous voilà prévenus !

ça se comprend. Tout le monde ne fait pas des rando pour les même raisons

Personnellement, j'adore les défis en groupe (homogène) où on se motive les uns les autres. J'apprécie particulièrement les échanges et le contact avec mes co-randonneurs. Mes meilleurs souvenirs de randonnées sont ceux des bons moments partagés avec mes amis. Même les moments de galère sont appréciés.

J'ai aussi remarqué que les randos de Vincent ne laissent aucune chance au hasard Avec moi, c'est tout le contraire. Je m'impose seulement une date et un point de départ et surtout une date de retour. Je trace mon trajet en amont et je le modifie au gré des envies, de la météo... J'emporte le minimum vital, je campe et je me vide la tête. Dernier point important : je surveille de près mon budget ! Partir plusieurs jours à vélo peut rapidement vous plomber votre budget vacance annuel (train-hôtel-resto).

Si vous partagez le même esprit rando que moi, sachez que j'ai hâte de partir avec vous !

C'est incroyable et magnifique! Un bel effort!

Très belle rando, sportive et touristique à la fois... ça donne vraiment envie