J+8: 6/11 Imabari -> Iyo-SaijoLever à 5H30 pour assister au service religieux bouddhiste de 6H dans le hall principal du temple.
Bien sûr, la "messe" n'est pas obligatoire. Chacun est libre d'y assister ou pas. Mais c'est toujours une expérience intéressante à suivre.
Assistent au service une dizaine de personnes, dont 4 étrangers (moi, une Hollandaise de la quarantaine à laquelle j'ai servi de traducteur la veille, et un couple néo-zélandais).
Le prêtre se tient sur un coussin, et trois assistants (dont 2 jeunes garçons en tenue d'écoliers) se tiennent à coté.
Le service commencent par la lecture des sutras avec accompagnement de cloche, de tambour et de grand bol tibétains que le prêtre frappe un petit maillet. L'effet sonore est impressionnant.
Nous sommes assis derrière le prêtre, et chacun à tour de rôle vient prendre une pincée d'un poudre que l'on jette dans un brûleur.
Après la lecture des Sutras, le prêtre nous fait un discours (en Japonais !) sur le pèlerinage et diverses valeurs morales (écouter son cœur, fraternité de la vie, etc...). Même si je suis loin de tout comprendre, le sens général est clair.
Fin du service vers 6H30, petit déjeuner, et départ. Temps doux mais couvert.
Bien évidemment, je met beaucoup moins de temps à redescendre vers la plaine que j'en ai mis la veille pour monter. Les freins sont très sollicités. Si je retourne en 2016 pour terminer le pèlerinage, je prendrais des patins en sus (J'en parlerai à la fin, dans le post sur le bilan).
Un peu de route plus ou moins vallonnée, et j'arrive à Kokubunji, le temple "officiel" de la préfecture d'Ehime. L'île de Shikoku est divisée en quatre préfectures (Tokushima, Kōchi, Ehime et Kagawa), chacune ayant un temple "officiel" appelé Kokubunji (Koku:pays,région - bun: culture - ji: temple).
Devant le temple 59 - Kokubunji (国分寺)
Un service conduit par un moine dans Kokubunji
Vient ensuite une longue route suivant plus ou moins la route 196 et la côte.
Un "coffee shop" servant des "morning service", c'est à dire un petit déjeuner avec café, œuf dur, toasts et une petite salade.
De nombreuses pistes cyclables existent dans ce coin, indiquées par ce genre de panneau.
Temple 61 - Kōonji (香園寺). Un temple en béton, aux allures de cathédrale moderne. C'est le seul temple de ce type du pèlerinage.
On accède au temple par un escalier latéral.
A l'intérieur (la photo manque de lumière). C'est plus une salle de spectacle avec ses rangées de sièges qu'un temple traditionnel.
La cloche du temple.
Temple 62 - Hōjuji (宝寿寺)
Certains arbres doivent être étayés.
Ce matin là se déroulait au temple une grande cérémonie avec des pèlerins en grande tenue blanche. L'organisation faisait penser à une armée, avec les sergents instructeurs passant dans les rangs (des moines répétant les soutra).
Alors que les Japonais sont plutôt habitués à cacher leurs émotions, j'ai vu dans les rangs une ou deux femmes pleurant à gros sanglots. Voyage d'entreprise ? Cérémonie mortuaire ? Je n'ai pas osé questionner les spectateurs.
Ici aussi, un "bonus level", un hall secondaire situé en haut d'un long escalier.
Encore un tailleur de pierre.
Une crevaison de mon pneu arrière me permet une fois de plus de constater la serviabilité des Japonais. En quelques minutes, on m'apporte une pompe, des gants blancs pour éviter de me salir les mains, et une cuvette d'eau pour détecter la fuite. Un japonais se charge de trouver sur Internet un hôtel à Iyo-Saijō et de me réserver une chambre.
J'adore ce pays !
La crevaison est due à un rayon cassé coté moyeu, mais la chambre est très marquée aux niveau des rayons.
Je m'étais entraîné avant de partir au démontage/remontage des roues, mais retirer et remettre le pneu Schwalbe Marathon sans abimer la chambre n'est pas simple hors atelier.
Une première tentative de réparation ne marche pas: je perd toujours de l'air. Je change donc la chambre pour une chambre neuve (apportée dans mes bagages). Cette fois la réparation semble tenir.
Par contre, je me retrouve sans pompe, en raison d'une fuite au joint de ma pompe à cartouche de CO2, ni chambre 16" de secours, avec un rayon cassé, un marquage anormal de la chambre au niveau des rayons, et un pneu très abîmé sur les flancs (sans doute à cause du roulement avec pression insuffisante).
Préoccupé, mais pas franchement inquiet, je reprend la route. Les Japonais m'ont fait cadeau des gants.
La rivière Kamo, presque à sec, avant Iyo-Saijō
La bibliothèque municipale d'Iyo-Saijō. L'éducation et le savoir sont pris très au sérieux au Japon. Quand un pays possède des bibliothèques aussi belles, je ne suis pas trop inquiet pour son avenir.
Un groupe de cyclistes devant la bibliothèque. Suite à ma demande de m'indiquer un magasin de vélo pour acheter une pompe et une nouvelle chambre, l'un d'entre se charge de me guider au magasin, puis à mon hôtel.
J'adore ce pays !
Au magasin, je trouve sans problème une pompe à main, mais pas de chambre 16". Bon, j'ai des rustines, on fera avec....
L'hôtel (le Kokusaï) ne faisant pas restaurant le soir, je cherche un truc à manger.
Tiens, c'est quoi ce truc ? Jamais vu avant. Au moins ils ont de la bière. Je vais entrer et tester....
Encore un concept que je ne connaissait pas, et qui permet de bien terminer une journée un peu galère: le bar à viandes !
Les tubes visibles au-dessus de la table sont des hôtes aspirantes.
Le serveur apporte un réchaud à bois (bambou) servant de barbecue et une carte avec plus de 70 morceaux de viandes possibles (bœuf, porc et poulet). Le prix de la soucoupe avec 4-6 morceaux à griller va de 400 à 800 Y.
Miam !
Miam !!
Miam !!! La baisse de niveau de bière est évidemment due à la chaleur !
J'adore ce pays !
Et en plus leurs frites (fried potatoes) sont excellentes. Il manque juste de la moutarde.