Voici le récit de notre randonnée :
Donc, au vu des températures annoncées, nous avons décidé de mettre le réveil à 5h du matin pour un départ prévu à 6h. C’est quand même dur de se lever si tôt, surtout pendant les vacances. Bref, après un petit déjeuner sportif mais pas trop lourd, après avoir mis de l’eau dans les bidons et les poches à eau, et comme tout le reste était prêt depuis la veille, nous sommes partis à 6h02.
On peut voir que les éclairages public sont encore allumés. Le soleil n’est pas encore officiellement levé. Il fait 16°, le vent ESE est de 10 km/h. Très bien pour attaquer un col. En effet, nous commençons par les 5 derniers km du Col de la Colombière. Puis après 2 épingles à cheveux, nous nous retrouvons devant la Pointe Percée, plus haut sommet de la chaîne des Aravis.
Nous continuons notre route en nous faisant doubler par de très rares voiture ou camionnettes. Sûrement des gens qui partent au travail. Puis, quelques 3 km à environ 6-7 %, quelques virages et 4 épingles à cheveux après, nous arrivons dans la dernière ligne droite de 400 m à près de 10%. Et là, spectacle superbe : le lever de soleil sur le col !
Un bref arrêt au col pour l’inévitable photo souvenir. Une personne en voiture nous félicite en disant : «Bravo, vous êtes arrivés !». Je lui ai dit merci et en lui répondant qu’il nous restait encore 3 ascensions !
Puis nous sommes repartis dans la descente côté Cluses, sans mettre les coupe-vents, vu la température. Autant dire, que mille images me passaient par la tête, car 1 an et 5 jours avant, c’est dans cette descente que j’ai fait un vol plané en touchant une pierre tombée de la montagne, et que j’ai fini dans une ambulance des pompiers. Moi qui aime la vitesse et les sensations fortes, cela m’a calmé ! Dommage. Arrivés aux portes de Cluses, ma fille devant, une voiture était partie pour sortir d’un parking sans faire le stop. Mon cœur se met à battre vite, très vite. Décidément, cette descente est maudite. Heureusement, cela s’est bien fini cette fois.
Nous traversons Cluses, et rien de spécial car ce n’est pas une très belle ville. La circulation augmente. En effet, les gens commencent à aller au travail. Nous continuons par la route en direction de Sallanches, dans la vallée de l’Arve. Il y en a pour 16 km. Défilé dans les 2 sens de voitures et de camions qui ne repectent pas souvent les distances entre eux et nous en nous doublant. À un moment, nous prenons une petite route qui longe pour éviter cette circulation mais 500 m plus loin, fini. Retour sur la D1205. Quelques km plus loin, un bout de piste cyclable sur un trottoir, mais très mal indiquée. Nous la prenons et comme précédemment, cela ne dure pas très longtemps. Puis nous trouvons une direction pour Sallanches à vélo. En fait, il doit s’agir d’une route qui dessert les hameaux non loin de la route principale. Puis re-piste cyclable jusqu’à Sallanches, où l’on quitte la vallée. Tout ce tronçon se fait dans le bruit d’une circulation dense. Ma fille remarque «un pli couché» en regardant alentour. Vive les études !
Nous sommes toujours à l’ombre, et l’éclairage du soleil favorise une belle vue sur notre droite. En effet, la chaîne des Aravis se dévoile d’un côté que l’on pas passer l’habitude de voir.
Nous arrivons enfin à Sallanches. Je pensais que la circulation allait s’éclaicir, car nous quittions la route de Chamonix. Erreur ! Rien n’a changé. Il est vrai que pour passer de la vallée de l’Arve à Ugine et Albertville, le Val d’Arly est un passage obligé. Nous attaquons notre 2
ème ascension en direction de Combloux et Mégève. À la sortie de Sallanches, une vue superbe sur le Mont-Blanc. L’heure matinale ne met pas en valeur les contrastes pour ma photo ; dommage. Tant pis, le spectacle est paradisiaque.
Nous reprenons notre ascension jusqu’à ce panneau, remarqué par ma fille, qui a les yeux qui traînent partout !
Puis, perdu dans mes pensées, elle me dit :
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«√256». Moi : ???
Elle me dit que cela fait 16. Et alors ? Ben, c’est le nombre de cyclistes que l’on a vu depuis notre départ ! Moi : «Ah,parce que tu comptes les cyclistes que l’on croise et qui nous doublent ?» Elle : «Oui». Cycliste après cycliste, nous arrivons à…
Juste le temps de la photo, et nous reprenons notre route jusqu’à Praz-sur-Arly où nous décidons de nous arrêter pour manger notre banane et faire une petite pause après une soixantaine de km. Nous choisissons le parvis de l’église pour s’éloigner un peu de cette route bruyante. Génial, une fontaine permet à Gabrielle de faire le plein d’eau. Pour ma part, je ne bois pas assez. J’ai sûrement tort. Et là, grande surprise : nous avons oublié les bananes. Tant pis, j’avais quelques tranches de pain d’épices mais je suis seul à en manger 2 ou 3 tranches. Finalement, nous n’avons pas faim. Nous sommes bien, mais il faut reprendre la route car il reste presque 40 km et 2 ascensions.
Descente vers Flumet, enfin pas tout le temps, car il y a des faux plats descendants et montants en direction de Mégève. Après nous descendons plus. La pente n’étant pas très raide, je me rends compte que je suis obligé de pédaler pour suivre ma fille ! Une fois de plus, je me rends compte que les pneus pleins sont très bien pour les trajets de travail, mais au bout de 60 km environ, les jambes me disent que ça «colle» quand même à la route. Décidément, le rendement n’est pas au rendez-vous. Cela ne fait rien, je suis content de faire l’expérience. Nous arrivons à Flumet, en passant par un tunnel. Heureusement, les diodes clignotantes achetées chez D4 et fixées sur nos casques nous rendent bien visibles. À Flumet, nous tournons à droite à angle droit et la route se dresse en direction du Col des Aravis. Peu de temps après, la Porte des Aravis s’offre en fond d’écran. Non, simplement devant nous, nous ne sommes pas sur ordinateur, tablette ou téléphone, mais dans le monde réel. À chaque fois que je la vois, je me souviens l’avoir atteinte côté Clusaz il y a quelques années avec mon fils et les collègues d’un stage de karaté.
Elle est facilement repérable. La légende dit que c’est Gargantua, en traversant les Alpes, s’est pris les pieds dans la chaîne des Aravis, formant la porte des Aravis. Le morceau manquant est allé tomber dans le Beaufortain et a donné la Pierra Menta, sommet de 2714 m.
La suite est une succession de montées et de légères descentes jusqu’à La Giettaz. Là, la route se redresse sérieusement jusqu’au col. Nous nous rafraîchissons à la fontaine de La Giettaz. D’autres cyclistes font de même. La montée se déroule lentement mais sûrement, la chaleur commençant à être sérieuse mais pas insupportable. Nous regardons les bornes destinées aux cyclistes indiquant la pente en %, l’altitude et le nombre de kilomètres restant. De temps à autres, il en manque une. Les kilomètres sont longs dans ce cas-là, mais le soulagement revient à la suivante. Et c’est le col !
Ouf ! Ma fille étant méritante, je lui propose de manger une glace. Elle acquiesce sans hésiter longtemps. En effet, après une année d’études post-bac, l’entraînement est pour ainsi dire inexistant. Nous choisissons tous les deux citron et cerise. Nous l’apprécions avec vue sur le Mont-Blanc. Nous sommes bien, mais il faut repartir. On nous attend pour manger. Les Brompton se sont bien reposés.
Descente assez rapide mais prudente vers la Clusaz et Saint-Jean-de-Sixt. Puis le Grand Bornand. Re-plein d’eau à une fontaine en forme de vache à la mairie. Il nous reste 7 km d’ascension en plein soleil (27° à 1300 m d’altitude), mais nous connaissons la route par cœur. Cela facilite la gestion de l’effort. Seul le vent d’ouest de 13 km/h ne nous refroidit pas car la plupart du temps dans le dos. Comme quoi on peut apprécier le vent de face, surtout dans les montées chaudes en plein soleil ! Mes jambes commencent à me faire mal. Je maudis mes pneus pleins, mais je repense aussi aux cyclistes qui crèvent, ce que je n’ai pas connu depuis maintenant 2 ans ! Et c’est l’arrivée après une boucle de 98 km en 6h43 et quand même 2173 m de dénivelé positif. C 'est ma fille qui arrive au sprint final, je n’ai plus la niaque de me battre pour la ligne d’arrivée. J'en ai quand même plein les jambes.
Au fait, nous avons vu sur la route 120 autres cyclistes. Elle en voulait 121… car c'est 11
2Un immense bravo à elle pour son exploit.
Le 26 juillet 2019, jour de la Sainte Anne, devant l’étape 19 du Tour de France, qui a vu l’abandon de Thibaut Pinot, l’arrêt de l’étape pour cause d’orage avec grèle à Val d’Isère qui a rendu la route impraticable et la perte du maillot jaune de Alaphilippe.